/!\ Pour zapper un chapitre ou ne pas être spoiler, la flèche située après chaque titre permet de fermer le chapitre : ▲,▼
Nous reprenons enfin connaissance.
Notre bateau, un vaste trois-mâts, s’est échoué sur la rive Sud de la Chersonèse, notre région natale. Nous étions partis avec notre ami Yzan Argenson qui, Elatt soit loué, a survécu. Eto Akiyuki est vivant lui aussi, mais c’est un kazite, né sur un bateau, il a survécu à plus d’un naufrage. Ce dernier est parti chercher de l’aide au village.
Après nous être assoupis de fatigue, nous nous réveillons dans un lit que nous connaissons que trop bien. Nous sommes chez nous, au phare de Cierzo, notre village.
Depuis notre plus jeune âge, nous servons notre communauté afin de payer le prix du Sang infligé à notre lignée, la dette d’une famille envers la tribu, dette qui dure depuis la faute commise par notre grand-mère maternelle.
Sur le pas de notre porte, les villageois nous reprochent farouchement de ne pouvoir payer ce que nous devons. Cela fait déjà quatre mois que nous sommes partis en expédition, la plus ambitieuse de cette dernière décennie, menée par Yzan. Et voilà que douze personnes sont mortes et que tout l’argent récolté à Oroshi, les épices, les armes, les armures,... tout est au fond de l’eau.
Rissa Aberdeen, la chef de notre village, déclare une période de deuil. Profitons-en pour trouver l’argent que représente ces 4 mois de service non rendu, notre dû à la tribu. Sans ça, le village nous saisira notre phare.
Rissa souhaite de tout cœur nous voir réussir à trouver cet argent, elle a toujours voulu nous protéger depuis notre naissance.
Notre père et elle étaient très proches lorsqu’ils étaient enfants. Elle envisageait même un futur avec lui… Seulement notre père a choisi d'aider une chasseuse à endurer le fardeau qui lui a été infligé, et épousa celle qui devint notre mère. Ils formaient l’équipe parfaite pour sauver notre lignée. Rissa dû l'admettre, notre mère lui convenait mieux qu'elle, puis notre père et Rissa sont restés bons amis. C'est la raison pour laquelle elle nous considère comme faisant partie de sa famille.
Après ces cinq jours de deuil, nos chers amis d'enfance décident de quitter Cierzo.
Yzan s’est vu infliger un prix du Sang. Il se trouve que Roland Argenson, son petit frère maladroit et très négligeant, était de garde au phare la nuit où nous aurions dû accoster. Il s’est endormi à son poste, laissant le phare s'éteindre. Il est allé avouer de lui-même sa faute à Rissa, mais sa famille est désormais tenue responsable de ce naufrage et des victimes. De plus, Rissa a estimé qu'Yzan, en tant que capitaine, n’aurait pas dû s'approcher autant de la côte sans voir la lumière du phare, ce qui a renforcé sa décision d'infliger un prix du Sang au Argenson.
C’est la dernière fois qu’Yzan paye pour l’idiotie de son frère. Jamais il ne pardonnera à Roland. Il quitte Cierzo à jamais et part pour le désert d’Abrassar, rejoindre le Royaume Héroïque de Levant.
Il n’a pas d'autre choix. Deux solutions s’offrent à nous quand un prix du Sang est infligé à notre nom : le payer, ou l’exil.
Notre autre amie, Olièle Aberdeen, la fille unique de Rissa, refuse de suivre la voie de sa mère pour une raison qui nous échappe. Elle part rejoindre la Mission Divine, les disciples du dieu Elatt, dans la région du Marais Béni. Rufus, un prêtre d’Elatt et médecin de Cierzo, lui a offert une épée de lumière divine en cadeau de départ. Cela faisait déjà un moment qu’Olièle avait décidé de quitter Cierzo, mais c’est sa patrie et elle a toujours eu bon cœur. Elle ne pouvait pas partir alors que notre tribu veillait ses morts.
Nos chemins se séparent les amis. Vous nous manquerez.
Rissa doit partir sur le champ. Une réunion très importante du Collectif de la Chambre Bleue, le grand conseil des maîtres qui gouvernent Aurai, a lieu dans quelques jours, dans la ville de Berg. En tant que maîtresse de la Chambre, elle doit s’y rendre de toute urgence. Avant son départ, elle nous propose de nous adopter au sein de sa lignée, ce qui mettrait fin à notre prix du Sang.
À l’époque où notre aïeule était elle-même maitresse de la Chambre, elle refusa l’aide des disciples d’Elatt alors que le village était attaqué par le Fléau, forçant la tribu à prier les Cinq Vents pour obtenir protection. Plusieurs douzaines de personnes perdirent la vie à cause de sa fierté, à la suite de ça notre grand-mère choisit de s’exiler.
Comment cette adoption pourrait-elle rembourser notre prix du Sang, la somme de plusieurs milliers d’argent que nous devons encore à la tribu ?
Qu'est-ce que cela représente ? Que signifie réellement rejoindre la famille Aberdeen ?
C’est désormais à nous de choisir et de poursuivre notre voie.
Revenir au sommaire ▲« Une vraie oasis dans un marais empoisonné ». Voilà comment le marchand soroboréen décrit l’arborescente ville de lumière Monsoon, située dans les tréfonds du Marais Béni, et où se dresse le grand temple de la Mission Divine, demeure du dieu Elatt. Depuis les quais d’embarcation pour accéder à la cité, nous pouvons voir au loin l’énorme lotus d’où jaillit le rayon lumineux qui s'élève vers le ciel.
La ville regorge de sages entraineurs, mais également de membres de la Mission Divine, qui se trouvent pour la plupart à proximité du temple. Au cœur de ce dernier, se trouve le cardinal Bourlamaque, ainsi que les deux inséparables grands champions de la Mission Divine, Soeran et Zephyrien.
Nous avons déjà rencontré l’un d’eux dans la montagne Conflux, à proximité de notre village. Zephyrien s’y entraine souvent et lorsque nous avons pris le chemin le plus court jusqu’au cœur de la montagne, mais également le plus dangereux, il a volontiers surveillé nos arrières.
C’est à l'hôtel de ville que se trouve Damian Lockwell, le représentant de Monsoon et maître de la Chambre, assez occupé et surtout très antipathique.
Rejoindre la faction de la Mission Divine
Olièle a discuté avec Elatt en personne, elle est désormais missionnaire de la Mission Divine. C’est à notre tour de demander au cardinal Bourlamaque d’intégrer les rangs.
Mais ce n’est pas une décision à prendre à la légère ! Les rejoindre signifie couper tous nos liens, abandonner notre lignée et vivre le reste de nos jours au service du bien d’Aurai.
Servir Elatt signifie accepter les trois doctrines du Chemin Infini :
- Personne ne doit souffrir. Donner et apaiser la douleur des autres, protéger ceux qui en ont besoin
- Personne n’est parfait. Toujours s’améliorer, corps et esprit, pour permettre à tous de s’entraider
- Personne n’est en sécurité. Faire preuve de discipline et de contrôle, protéger Aurai nécessite une discipline de fer
Ces idéaux sont de grande valeur, ils sont les 3 piliers de la foi. La Mission Divine fait plus que servir un dieu et combattre le Fléau. Elle aide également toute personne indépendamment de sa tribu ou de sa famille.
Enfin, gardons à l’esprit que suivre Elatt signifie devenir l’ennemi éternel du Fléau. Sa haine pour nous sera sans limite, plus que d’ordinaire.
Nous nous demandons bien pourquoi d’ailleurs…
Mais avant de demander à Elatt d’évaluer notre valeur, le cardinal veut s’assurer que nous avons bien compris le premier pilier de la Mission Divine. Allons donc chercher quelqu’un qui a besoin de notre aide !
En s'informant dans les rues de Monsoon, nous rencontrons un vieillard nommé Mofat. Lui-aussi est un pèlerin, et il se réjouit de voir les rangs de la Mission Divine se renouveler. Il a honte de l’admettre, mais il commence à être trop vieux pour servir et sa vue faiblit drastiquement. C’est avec beaucoup de nostalgie qu’il nous parle de la regrettable époque où il pouvait battre une bête du Fléau rien qu'avec un bâton…
Il noircit sûrement le tableau. Nous lui posons la question, et quelle surprise ! Mofat connaissait Elatt avant qu’il ne soit adulte, bien avant l’apparition du Fléau, lorsqu’il traversait Aurai accompagné de ce petit garçon, sans ce danger omniprésent.
Ce vieil homme a plus d'une centaine d'années, il s’agit sans aucun doute de la personne la plus âgée de ce monde !
Sa santé ne suit plus, cette époque est révolue. Désormais il se consacre aux expériences et découvertes alchimiques. Il a besoin d’un ingrédient d’ailleurs.
Damian Lockwell nous fait mauvais accueil, à coup d’injures et maudissant les Cinq Vents. Il ne supporte pas la Mission Divine, les considérant tous comme des imbéciles servant un soi-disant « dieu ». Ceux qui s’inclinent et le suivent perdent leur esprit, Elatt place un peu plus de son âme en eux et elle grandit jusqu’à ce qu’ils ne soient plus eux-mêmes. Nous ne pouvons pas faire confiance à cette « chose », Damian ne sait pas ce qu’il est, mais il n’est pas divin.
Le discours de Lockwell devient de plus en plus rétif et séditieux. Il affirme que sans lui, Elatt aurait déjà réduit le Marais entier en esclavage ! Damien le dénigre au point de prétendre qu’Elatt ne nous a peut-être pas aidé à vaincre le Fléau, mais qu’au contraire, il en aurait peut-être le contrôle pour nous pousser à le vénérer.
Pourquoi tant de mépris à l'égard du dieu ?
Sans doute car il a vu quelqu’un qu’il aimait s’éloigner petit à petit, encore et encore, avant de disparaitre à jamais, sans même dire au revoir, dans le but de suivre Elatt. Lockwell nous demande de ne pas faire la même erreur que tous ces idiots.
Nous le remercions de protéger Monsoon à sa façon, tentant d’apaiser sa haine qui frise carrément la paranoïa. Cependant, la flatterie ne le touche en rien. Par contre, ce qui pourrait lui rendre service serait que nous obtenions le pouvoir du mana. En nous alignant avec les vibrations de la vie, nous résisterions à influence d'Elatt bien plus facilement qu’une personne normale, et ainsi nous pourrions protégez aussi longtemps que possible notre libre arbitre.
Nous nous dirigeons de nouveau vers le temple, et avons le plaisir et privilège de discuter avec les champions d’Elatt : Soeran et Zephyrien. Ce duo représente l’apogée du chemin missionnaire et travaille toujours ensemble. Elatt leur a fait don d’une grande force qu’ils utilisent pour stopper quiconque se met en travers de la paix, qu’il s’agisse de détruire les bêtes du Fléau ou punir des bandits kidnappeurs.
Ils peuvent être difficiles à différencier car ce sont les seuls à porter l’armure des champions, mais Soeran est le seul des deux à prendre la peine de porter le casque, et c’est également lui qui se bat avec le marteau de guerre, l’arme tueuse de rois, qui symbolise à ses yeux la reconstruction de ce que nous avons perdu. Il est de ceux qui pensent qu’avec un maximum de force, on peut régler instantanément le problème en arrachant ce qui sert de tête à l’ennemi. Soeran voit du potentiel en nous, mais relativement enfoui.
Zephyrien constate que nous avons le bon état d’esprit, mais il nous manque juste un peu de discipline pour suivre le chemin martial de la Mission Divine. En parlant de discipline, nous lui offrons la potion affiliée dont il a justement besoin. En nous remerciant, il nous confie qu'il a parfois l’impression qu’il ne survivrait pas à la journée sans l’une d’elle. Même en étant un champion, Zephyrien n’est pas du genre à prendre des risques pour rien.
Zephyrien et Soeran qualifient leur servitude comme fantastique, car ils font tous les jours la différence dans la vie des gens, et qu'il est incroyable d’être habité par une petite portion du pouvoir d’un dieu. C’est également très dangereux, ils risquent leur vie jour après jour.
Les trois piliers demandent des sacrifices et nécessitent beaucoup de courage. Ces deux-là sont donc irremplaçables et d’une force inestimable pour la Mission Divine. Elatt est puissant mais pas tout-puissant, il ne peut générer l’énergie requise que pour deux champions à la fois, et heureusement, aucun des deux ne compte ne prendre sa retraite ! Zephyrien a l’air de nous apprécier et espère nous revoir bientôt sur le terrain.
Le cardinal Bourlamaque fait le lien entre Elatt et nous, pour que le dieu puisse décider de nous accepter ou non. Nous nous dirigeons vers l’autel du temple.
Une voix résonne dans notre tête, rauque mais chaleureuse. C'est celle d'Elatt.
Est-ce réellement possible ?
Le dieu se montre rassurant et nous invite même à vérifier par nous-même s’il ne s’agit pas d’une farce. Effectivement, il est authentique.
C'est un immense honneur qu’il s'adresse directement à nous. Cependant, Elatt signale que n’avons aucune raison de le considérer ainsi. Il ne demande pas à ses adeptes de faire preuve de révérence, mais plutôt de dévouement. Une bonne action vaut plus que des milliers de paroles adoratrices.
Olièle avait raison. Il est… beaucoup moins protocolaire que nous l’avions imaginé. Il a perdu sa forme physique et est devenu une pensée vivante, mais il n’a pas perdu son humanité.
Par rapport aux réfractaires, notamment Damien Lockwell, Elatt est déçu mais reste très compréhensif. Lockwell est libre de penser ce qu'il veut, et demeure le seul à pouvoir changer sa propre perception vis-à-vis du dieu.
En ce qui nous concerne, Elatt perçoit notre potentiel et nous accepte au sein de la Mission Divine.
Il nous rappelle qu'accepter sa bénédiction signifie devenir l'ennemi juré du Fléau. Celui-ci jurera de nous détruire où que nous nous trouvions.
Ne jamais oublier les 3 piliers de notre cause.
Et enfin, Elatt nous demande de ne jamais rien faire que nous ne comprenions pas, car le seul moyen d’atteindre la vérité est par la réflexion et la remise en question du monde qui nous entoure.
Une chaleur envahie notre corps et notre esprit, Elatt nous a fait don d’une part de son essence, nous donnant ainsi le pouvoir de mieux protéger les autres, pour le bien du peuple d’Aurai. Nous sommes devenus le bouclier contre le Fléau et la Corruption. Nous avons rejoint le cœur divin. Nous sommes missionnaires béni d’Elatt.
Elatt ne peut se concentrer sur une seule personne ou un seul endroit à la fois sans que cela l’empêche d’observer l’ensemble du monde et de protéger Aurai. C’est donc Ellinara qui nous assignera nos missions désormais, une membre systématiquement présente à Monsoon, en charge de la gestion des missionnaires et des requêtes ou plaintes des habitants concernant le Fléau.
Pour comprendre à quel point la Mission Divine est prête à tout pour protéger Aurai du Fléau, et sur la demande d'Ellinara, nous nous rendons à la vigile, la tour géante de cristal qui protège chaque région du Fléau, à proximité des quais d'embarquement pour Monsoon.
Olièle s'y trouve, près d’un autel. Des sentiments de regret, de peine et de devoir persistent autour de celui-ci. Comme Ellinara nous l’a demandé, nous brûlons une fougère graisseuse, plante rare couramment utilisée lors des rituels sacrés, la fumée qui s’en dégage a pour effet d’améliorer la communion avec les spectres et les esprits.
« Alors que nous inspirons l’arôme de la fougère, les souvenirs des ancêtres enterrés envahissent notre esprit avec de terribles visions :
Une armée de guerriers, armés de lances, combat une bête du Fléau… Ils sont presque tous tués avant d’enfin réussir à blesser la bête. Un rayon de lumière traverse le ciel, enveloppe le monstre et l’enferme dans un cristal brillant, entouré des douzaines de personnes qu’il a tuées.
Tandis que les souvenirs s’estompent et que nous reprenons nos esprits, nous regardons le cristal vigile et apercevons brièvement une nuée de fantômes enfermés dans le cristal avec la bête, qu’ils poignardent de leurs armes spectrales.
Nous ressentons l’agonie qui en émane… Le Fléau enfermée dans le cristal est toujours en vie, torturée indéfiniment par les personnes qu’elle a tuées. Sa douleur sert d’avertissement pour toute autre bête qui voudrait s’attaquer à Monsoon… »
Olièle a elle aussi vu cette scène épouvantable, ces pauvres esprits qui ne reposeront jamais en paix. Elle sait très bien qu’Elatt n’est que le dieu de la discipline et non la force créatrice de notre monde… mais comment peut-il autoriser une horreur pareille ? Elle doute désormais. Qu’a-t-elle accepté de rejoindre ?
Elle semble bouleversée. Le fait que ces esprits prisonniers du cristal, tourmentés et condamnés à torturer cette bête pour toujours, soit une méthode efficace pour repousser le Fléau n’est visiblement par une raison suffisante à ses yeux.
Néanmoins, sans les cristaux vigils, les bêtes du Fléau pourraient attaquer nos foyers, nos familles. Il s’agit de montres maléfiques voraces. Nous ne pouvons prendre le risque.
Olièle accepte à contre cœur, mais fermement résolu à éradiquer le Fléau et donner à ces esprits le repos qu’ils méritent, les libérer de leur souffrance. Elle s’en va effectuer la mission qu'on lui a assignée.
En retournant voir Ellinara, elle nous explique que c'est pour cela qu'Elatt ne glorifie pas sa victoire face au Fléau, qu’il continue de le combattre autant que possible. C’est le genre de sacrifice que nous devons éviter à tout prix si nous ne voulons pas devenir les monstres que nous combattons.
Les vigiles sont un mal nécessaire, un sombre rappel de la calamité à laquelle nous faisons face et de notre mission. Nous ne pourrons pas compter dessus éternellement et devons libérer définitivement Aurai du Fléau. Il nous faut le détruire une fois pour toute. Voilà le véritable combat des serviteurs d’Elatt.
C’est au nord de la Chersonèse qu’Ellinara nous envoie, non loin de la tribu Montcalme, des fous qui pendent les corps de leurs ennemis autour de leur village. Ils en ont après Cierzo depuis des années.
Apparemment, ils ont fait appel à la protection des morts-vivants de la vallée depuis un certain temps. Ce n’était pas très rassurant, mais pas de quoi s’alarmer. Cependant, notre dieu a ressenti une forte croissance de Corruption sous terre. Les choses se sont aggravées. Nous devons accompagner Olièle pour en purifier la source avant que cela ne devienne un danger pour la région entière.
Nous nous rendons aux Tombes Corrompues.
Olièle récite des incantations pour ouvrir le passage, mais l’accès est bloqué par un sort qu’elle n’arrive pas à briser. La source de la Corruption se situe juste derrière. Elle ne sait pas quel est le plus inquiétant : les morts qui rôdent dans l'ombre, ou être si proche de la tribu Montcalme qui n'hésiterait pas une seule seconde avant de nous exécuter…
Mais nous devons trouver le moyen de passer.
Un vieux Wendigo, monstre de glace, vit en contre-bas, au milieu de son charnier.
En parcourant les galeries, nous faisons la rencontre d’un squelette assez bavard et facétieux : Myriade.
Myriade est le chef d’une bande de sac d’os, fantômes d’anciens travailleurs de la mine. Ils ont lié les souvenirs de leur vie humaine à un autel, qui se trouve plus loin dans les profondeurs, afin de garder le lien avec leur humanité et continuer à vivre ici. Les âmes de toutes ces victimes, leur souffrance et l’animosité qui régnait ici ont causé une croissance de la Corruption en ce lieu, mais Myriade décida de s’en nourrir, lui et ses compagnons, régulant ainsi l’afflux de cette Corruption.
Malheureusement, les bandits du clan Montcalme vivant à proximité se sont mis à aduler ces fantômes, croyant que leur présence leur assurait protection. Ils commencèrent à leur faire des offrandes de chair humaine fraiche, et à multiplier le nombre de cadavres autour de leur camp. Les squelettes en consommèrent de plus en plus, ne s'alimentant plus de Corruption, si bien qu'elle commença à s’accumuler, ce trop-plein menaçait toute la région environnante. Myriade tenta de dissuader son groupe de se nourrir de viande mais plutôt d’absorber cette Corruption croissante. Mais ses compagnons le démembrèrent pour le faire taire et dissimulèrent les parties de son corps aux quatre coins de la mine. Dresser une barrière magique autour de l’autel afin d’endiguer au maximum l’afflux de Corruption, est la seule chose que put faire Myriade.
Une fois tous ses membres récupérés et son corps reconstitué, il fonce droit jusqu’à l’autel.
Mais il est déjà trop tard.
Les dégâts sont irréparables, la Corruption a tout envahi et s’est maintenant répandu sur l’autel. Elle détruit les mémoires qu’il contient. Bientôt, tous perdront leurs souvenirs de leur humanité et deviendront des fantômes sans âme. Et après cela, la Corruption dévorera tout le reste, y compris les vivants qui les nourrissent si gentiment.
Myriade ne peut dévorer tout cela sans perdre la tête.
Nous sommes vraiment quelqu’un d’unique aux yeux d'Olièle, surprise que nous n'ayons pas réduit en poudre ce squelette dès l’instant où il a parlé.
Selon elle, nous avons encore le temps avant que les dégâts ne deviennent permanents. Ellinara lui a enseigné un sort pour purifier l’autel, mais nous ignorons ce que la Corruption fera lorsque le sort la frappera.
Myriade espère vraiment que notre amie sait ce qu’elle fait. Une Corruption si importante développe souvent une conscience d'après lui.
Olièle lance le sort. Une intense explosion de Corruption surgit de l’autel, notre amie est projetée au sol.
Nous détruisons les spectres apparus de toute part dans la salle.
En s’approchant d’Olièle, agonisante, ses yeux semblent vides, ils sont injectés d’un rouge sanglant, ses bras recouverts de bosses pourpres, ses veines vertes et brillantes…
Jaillit soudain un immense rayon lumineux qui envahit l'endroit et s’abat sur elle. Alors que cette lumière se dissipe, nous distinguons Olièle au milieu de la pièce, les jambes, les bras et les yeux désormais faits de lumière pure.
Pour l'amour d'Elatt, que s’est-il passé ?
La Corruption s’était retournée contre elle ! Elle a cru mourir… ses yeux… ses bras… elle les a sentis se consumer… Mais Elatt lui a dit que son heure n’était pas venue… il l’a sauvée, et a remplacé ce que la Corruption a dévoré par sa lumière divine.
Olièle, sous le choc, est dévastée en réalisant la situation. Ses yeux ne lui appartiennent plus. Comment pourra-t-elle croire ce qu’elle verra à présent, au travers de ces yeux étrangers ?
Le plus important, c’est qu’elle soit en vie, même si elle peut difficilement s’en réjouir et voir cela comme une bénédiction.
Il lui faudra du temps, en espérant que les intentions d’Elatt étaient bonnes…
L’autel est purifié. La masse de Corruption qui l’entoure encore n’est plus à craindre.
L’explosion de Corruption de l’autel semble avoir étourdi Myriade. Il reprend ses esprits au bout de quelques minutes. Avec une blague.
Il compte reprendre en main ses défunts camarades. Quiconque ira se nourrir des délicieuses offrandes de la tribu Montcalme ne pourra désormais plus lier ses souvenirs à l’autel. Cette menace les calmera, car les endroits où les souvenirs survivent sont rares. Ils ne doivent pas oublier ce qu’ils ont failli devenir.
De retour à Monsoon, Ellinara est la première informée de ce qui est arrivé. Elle compatit pour Olièle, ce genre d’expérience laisse une marque, même pour les croyants les plus fidèles, alors pour une nouvelle missionnaire…
Elatt s’adresse à nous via notre esprit et nous félicite d’avoir apporté la paix aux esprits et assuré la sécurité de la région.
Mais à quel prix ?
Lorsqu’Olièle a purifié l’autel, la Corruption s’est agrippée à elle. Elle allait devenir une carcasse de chair agonisante, Elatt a fait la seule chose qu’il lui restait à faire. Ces cicatrices, qui portent la marque de sa bénédiction, font partie d’elle à présent.
C’est à Monsoon que le vieux Mofat vient quérir notre aide. Un de ses amis, qui revenait d’un voyage à Harmattan, aurait dû arriver il y a de cela plusieurs jours. Un simple missionnaire encapuchonné, modeste et d’allure normale. Il venait de la Chersonèse et a donc dû prendre la Route de pèlerinage.
En effet, en remontant la Route du marais, nous trouvons le cadavre d’un missionnaire près d’un campement avec trois sacs de couchage. Il semble avoir été touché par une balle levantine mortelle. Inidentifiable, il possède néanmoins une lettre pratiquement illisible à cause des taches de sang, mais signée de Mofat. C'est tragique, mais ce dernier a eu raison d'imaginer le pire.
Mofat pense qu’il était accompagné de deux autres missionnaires, Amalie et Alemmon, qui devaient tous deux rentrer ce mois-ci. Mais en général, Amalie vient le saluer quand elle revient de voyage… Alemmon est sans doute le seul à être rentré sain et sauf.
C’est la troisième fois en deux mois que des membres disparaissent ainsi. Et d’ordinaire les attaques de bandits, qui sont fréquentes, sont néanmoins accompagnées d’une demande de rançon. Le vieil homme suspecte un sinistre complot contre la Mission Divine.
Alemmon a effectivement survécu. Il est déjà allé faire son rapport au cardinal, mais nous raconte ce qu’il s’est produit. Il installait le campement avec Jael et Amalie lorsqu'ils ont été attaqués par des bandits armés d’armes à feu levantines. Jael fut immédiatement touché dans les poumons, les deux autres menacés du même sort et durent suivre les assaillants vers la colline à proximité. Amalie tenta de les désarmer, mais les choses ont mal tourné. Tous les deux sont tombés sous les falaises dans le marais empoisonné. Alemmon a ramené sa camarade jusqu’à la terre ferme, mais il était trop tard pour elle.
Il ne peut expliquer cette attaque. Les bandits demandent généralement une rançon ou relâchent les prisonniers lorsqu’ils réalisent l’énorme erreur d'avoir capturé un membre de la Mission Divine. Cette attaque était en effet assez étrange, bien plus agressive que les attaques habituelles, les malfrats bien trop bien armés et organisés pour une simple bande de voyous, mais pour lui rien ne suggère de penser à un complot contre la Mission Divine.
Allons voir par nous-même cette montagne. Il existe un grand réseau de tunnels souterrains, creusé par les racines des arbres. Les galeries foisonnent de ces bandits.
Une première note est trouvée : « Cet accord ne nous arrange pas non plus. Même avec l’aide du soroboréen, nous ne pouvons pas faire grand-chose avec un seul mage. Des renforts arriveront dans les prochains mois, soyez patients. »
Une note près de cachots : « Les instructions de notre chef à Berg sont claires : ne laissez pas ces monstres s’approcher des cellules ! Ils massacreront les prisonniers par instinct ! Nous ne pouvons pas continuer de kidnapper les missionnaires d’Elatt sans risquer de graves conséquences ! »
Encore une : « Votre échec lors de la dernière attaque est inacceptable. Il ne doit rester aucuns témoins. Savez-vous ce que l’académie de Sorobor fait aux personnes qui échouent ? Nous risquons d’être éliminés si notre opération ne porte pas ses fruits ! Suis-je clair ? »
Les pièces du puzzle s’assemblent. Un membre de l’académie de Sorobor arme ces bandits, dont le chef se trouve à Berg. Pour quelles raisons ?
Une autre note : « Si je vous prends encore une fois en train de parler aux cobayes, je jure au nom d’Elatt que j’aurai votre tête. S’ils apprennent que nous essayons de les manipuler et contrôler, ils nous massacreront tous. Vous avez vu ce qu’ils ont fait aux prisonniers ; voulez-vous subir la même chose ?! »
La clef accrochée à la dernière note nous permet de pénétrer au cœur de la montagne, qui se révèle être la cachette d'un immaculé, dans un sanctuaire des Cinq Vents.
Une feuille semble lui appartenir : « L’humain Jager Sullivan nous a promis qu’il trouverait un moyen de nous libérer de notre rage envers l’ennemi. Nous devons lui faire confiance, mais ne soyez pas stupides. Partez s’il n’a pas trouvé de solutions avant deux pleines lunes. »
« Nous suspectons qu’il cache ses réelles motivations, et plus nous restons dans ce Marais, dans l’ombre de l’ennemi, plus nous risquons d’être découverts et tués. Ne prenez aucun risque, mes amis. Nous autres immaculés sommes éternellement seuls en ce monde. »
Tout devient clair. Ces immaculés travaillaient avec Jager Sullivan pour tenter de trouver un moyen de surmonter leur rage naturelle envers ceux touchés par l’esprit d’Elatt. Combien de personnes ont été assassinées à ces fins...
Damian Lockwell, le maître de la Chambre de Monsoon, ne sera certainement pas ravi d’apprendre qu’un groupe si dangereux opère juste à côté de sa ville.
Il a entendu parler d’activités criminelles dans le Marais, mais ne s’est pas senti concerné. Si le "monstre" qui sert de dieu à la Mission Divine ne peut pas protéger ses adeptes, ça ne le regarde pas.
Mais il ignorait qu’un groupe d’immaculés travaillait avec des bandits très bien armés et financés par Sorobor. Cela le sidère complètement et il y a de quoi : Les immaculés du Fléau ? travailler avec des êtres humains ?! Damian ne peut s'empêcher de s'interroger. Bon sang, Elatt, quel danger avez-vous encore infligé à Monsoon ?!
Ces criminels pourraient devenir un danger pour la ville. Damian Lockwell va engager davantage de gardes et de mercenaires pour la défendre. Personne ne s’en prendra à ses citoyens tant qu'il en sera responsable. Il ajoute que par ailleurs, ces "idiots du temple" ont intérêt à apprécier ce qu’il fait pour la ville qu’ils squattent !
Cela fait, il faut à présent nous rendre à Berg et présenter les preuves à une figure d’autorité pour arrêter les coupables.
Muni des lettres, nous informons chacune des personnes concernées que l’Académie de Sorobor finançait un gang de bandits qui kidnappait et assassinait des missionnaires de la Mission Divine.
Mathias, le maitre de la Chambre de la Mission Divine, déclare immédiatement une réunion du conseil. Ce scandale doit être géré rapidement et avec force. Sorobor doit répondre de ce qu’ils ont laissé se produire sous leur nez !
Il accepte de nous vendre en secret de la marchandise pour nous récompenser.
Une horrible nouvelle pour Rissa Aberdeen. Elle s’assurera que les coupables soient jugés sans retenue face aux maitres de la Chambre et que cela ne se reproduise pas. Nous pouvons remettre les preuves à quelqu’un d’autre plus à même de mener l’enquête, elle s’en moque, tant que la justice est rendue.
Le Collectif nous est redevable et n’oubliera jamais ce que nous avons fait pour lui.
Sagard Battleborn compte bien mener cette enquête personnellement et s’assurer que tous les coupables soit punis, il faut en faire un exemple !
Ce sera un plaisir pour lui de s’attaquer à Sorobor, il nous est redevable pour ces preuves. Et Sagard Battleborn honore toujours ses dettes.
Voyons maintenant si le maître de la Chambre de Sorobor, Cyril Turnbull, est au courant que l’un de ses soroboréens est coupable de kidnapping et de meurtre.
Stupéfait et abasourdi, Turnbull sait que ce scandale serait une catastrophe s’il était révélé. Il nous demande de lui remettre les preuves pour mener son enquête en interne et… s’occuper du responsable.
L’académie compte probablement le tuer. Cela dépendra de la flexibilité du coupable mais de toute façon, le prix du Sang qu’un tel scandale engendrerait pour sa lignée pousserait de nombreuses personnes à le faire disparaître pour étouffer les faits. Il fera à présent ce que Sorobor lui dira de faire, s’il ne veut pas se retrouver avec un couteau dans le dos. L'académie sait très bien tirer avantage de ce genre de situation, et le fera payer pour ses actions, d'une manière ou d'une autre.
Étouffer l’affaire n’est peut-être pas la meilleure solution, mais nous n'avons pas d'autre choix que de lui faire confiance si nous décidons de lui remettre les preuves. Ce sera notre secret.
Pour finir, nous rencontrons Jager Sullivan en personne dans les rues de Berg !
L'homme prétend ne pas être allé au Marais Béni depuis des années, mais nous savons qu’il a engagé des mercenaires pour kidnapper des membres de la Mission Divine afin d’apprendre à contrôler les instincts des immaculés. Continuant de nier à propos de sa petite expérience, il ne voit pas en quoi ce serait une mauvaise chose de parvenir à faire des immaculés des pions utiles plutôt que les monstres conscients qu’ils sont, ce serait une bonne chose pour tout le monde.
Voyons si les maitres de la Chambre seront du même avis…
Nous le tenons ! Il avait pourtant été clair avec ces "abrutis", qui étaient censés brûler tout ce qui pourrait servir de preuves. Il cherche à acheter notre silence, bien plus cher que n’importe qu’elle récompense que nous pourrions recevoir. Si nous lui remettons les lettres, il nous garantit qu’on ne le reverra plus jamais.
En tant que membre de la Mission Divine, le cardinal Bourlamaque et Elatt lui-même tiennent à nous remercier d’avoir arrêté ceux qui les kidnappaient et les tourmentaient.
En remettant les preuves à Cyril Turnbull, on peut considérer que la crise a été gérée et que le coupable sera puni, bien qu’une situation similaire puisse se reproduire en l’absence de jugement concret.
Sombre affaire. D’autant que le mage dont il est question dans les notes n’a pas été identifié. Et si c’était réellement possible ? Quelles seraient les conséquences d’une telle découverte, si nous pouvions changer la nature profonde du Fléau ?
Nous nous rendons à Berg, au cœur de la forêt d’Enmerkar. Cette ville fortifiée abrite la Chambre Bleue, siège du pouvoir du Collectif, c’est là que les maitres de la Chambre se réunissent lors des grandes assemblées.
Nous y rencontrons le forgeron Taleron, membre de la Mission Divine, et l'apprenti qu'il supervise, Quikiza, ainsi que Ogoi, une assassine kazite qui possède des objets utiles aux chasseurs... que nous chassions des bêtes ou des hommes. Elle est obligée de rester en ville à cause d'une blessure d'un golem bestial. Mathias, le maitre de la Chambre de la Mission Divine est également présent en ville.
Puis, au sein même de l’immense bâtisse qu’est la Chambre Bleue, se trouve le maitre de la Chambre de Sorobor, la faction maitresse du commerce et de la connaissance. Il s’agit de Cyril Turnbull, dont un des membres de sa famille qui apprécie les objets rares, Helen Turnbull, vit à Cierzo. Mais ne gaspillons pas son temps, car "le temps, c'est de l'argent".
Rejoindre la faction de la Chambre Bleue
En discutant avec Rissa, nous apprenons que sa famille est l’une des plus anciennes et des plus puissantes au sein du Collectif malgré le faible lignage des Aberdeen, mais il est nécessaire d’avoir les faveurs d’une autre grande famille pour être adopté : les Sutherland, les Battleborn ou les Sullivan.
Le maitre de la Chambre de Berg, Sagard Battleborn, est le commandant en chef des armées de la Chambre Bleue.
Gabriella Sullivan, elle, est maitresse de la chasse. D’ailleurs, son cousin Ture est le formateur de chasse officiel à Berg. La famille Sullivan a été clémente, ils ont ouvert l’une de leur vieille maison à la vente pour nous et c’est désormais là que nous allons vivre.
Enfin, Julius Sutherland est l’informateur de Gabriella, c’est un mage passé expert dans l’accès aux renseignements et pour se rendre là où nul ne peut aller.
Leur approbation s'obtient facilement. Gabriella veut voir notre capacité à faire face à la nature avec une arme fabriquée à partir des os de nos ennemies, Julius souhaite que nous devenions mage et Sagard se demande si nous valons quelque chose en tant que futur soldat de ses troupes.
Rissa nous adopte au sein de sa lignée.
Dès lors, nous porterons définitivement le nom des Aberdeen, notre prix du Sang est payé.
Et nous nous engageons à assurer continuellement la survie de la Chambre Bleue.
Deux problèmes importants sont abordés lors de la réunion du Conseil à Berg : la revendication de la région d’Abrassar par le Vieux Levant et la négociation de terres entre Sirocco et le Marais Béni.
Le Vieux Levant est composé des tribus qui vivaient à Abrassar avant le Fléau. Ils veulent récupérer leurs terres et être reconnus comme seigneurs légitimes de la région, reprendre ce statut au Royaume Héroïque, qui s’est vu offrir la région par Elatt pour avoir débarrassé la région du Fléau et en particulier d’une terrible bête nommée le Dévoreur.
La région de Sirocco se trouve dans l’ombre d’un volcan, subissant de nombreux tremblements et glissements de terrain, leur camp risque de disparaitre à tout moment. Le Marais Béni est la région habitable la plus proche, mais il s’agit d’un territoire assez hostile et indépendant, où s’est établie la Mission Divine. C’est un lieu sacré.
Rissa Aberdeen doit avoir une conversation avec Julius Sutherland. Pourquoi donc ?
Nous retournons la voir dans l'enceinte de la Chambre Bleue, juste avant le début du conseil. Cela nous donne l’occasion de discuter avec les maitres de la Chambre et les personnes éminentes d’Aurai :
Sagard Battleborn, il apprécie que le Vieux Levant partage les valeurs d’ordre et de structure familiale de la Chambre Bleue, et voue une haine envers ces « rats du désert », le roi Siméon et la reine Calixa de Levant, dirigeants du Royaume Héroïque.
Balthazar Berthelot est le meilleur historien du Collectif, mais il préfèrerait largement rester plonger dans ses livres que d’être présent à cette réunion.
Cyril Turnbull est là évidement, et assez stressé. Selon ses propos, les problématiques abordées ne sont pas bonnes pour les affaires. Il espère bien que le Grand Maitre de Sorobor sait ce qu’il fait …
Et dire que les soroboréens ont, en temps normal, une foi inébranlable envers leur gouvernement !
Mathias, le maitre de la Chambre de la Mission Divine, est venu accompagné de Zephyrien, un grand combattant au nom d’Elatt.
Malheureusement, Damian Lockwell, le maitre de la Chambre de Monsoon, la ville où s’est établi le sanctuaire de la Mission Divine, voit sa position comme une menace envers la sienne. Cela se comprend, ne pas être affilié à la Mission Divine de sa ville lui ôte son influence et une grande partie de son autorité.
Oliele Aberdeen les assiste également, mais métamorphosée : la pauvre a perdu ses bras, ses jambes et ses yeux, ils sont désormais faits d’une lumière pure. Elle ne préfère pas en parler.
Alda, la représentante du Vieux Levant s’impatiente. Elle considère qu’Elatt a donné quelque chose qui ne lui appartenait pas, en remettant Abrassar au roi Siméon et à la reine Calixa. Le Vieux Levant ne peut être dépossédé de la région seulement par manque de moyen pour la défendre du Fléau. Étant adepte des Cinq Vents, elle implore la réparation de l’injustice de ce nouveau « dieu ».
Plutôt déterminée, elle prétend également posséder la preuve que son clan descend des véritables tribus de Levant et que le contrôle d’Abrassar lui revient de droit.
Kirouac, secondé par la commandante Cyrène, représente le Royaume Héroïque de Levant. Il s'agit du conseiller royal de Simeon et Calixa. Selon lui, le Vieux Levant n’est pas en droit de réclamer une région qu’ils ont abandonnée aux griffes du Fléau alors que le Royaume Héroïque s’est battu pour le vaincre au péril de sa vie.
Rissa et Gabriella Sullivan sont sur leur garde, les sujets sont d’une importance bien trop importante pour que la réunion se déroule comme prévu.
D'ailleurs, la délégation de Sirocco est en retard, c’est très troublant étant donné qu’il est très primordial pour eux de trouver un accord avec le Marais Béni afin de sauver leur tribu de la menace du volcan.
Autre fait perturbant, l’absence de Damian Lockwell, qui même s'il est en froid avec Mathias, ne manquerait de défendre les intérêts de sa région pour rien au monde. Pourquoi n’est-il pas là ? Même Balthazar Berthelot trouve cela anormal.
Nous nous rendons à l’auberge, peut-être que la délégation de Sirocco est arrivée...
Soudain, une énorme explosion retentit derrière nous, au cœur même de la Chambre Bleue. Il y a eu un attentat.
En arrivant sur les lieux, Sagard et Gabriella luttent férocement contre des bandits de Levant. Après l'affrontement, Gabriella nous confirme que c’était le travail d'un expert. Elle a réussi à pousser les assaillants au repli, mais ils ont kidnappé Rissa et Balthazar, et les ont entrainés sous la Chambre.
Direction la nécropole et le lieu de repos des Ancêtres, à la poursuite des malfrats.
On y découvre le corps inerte de Balthazar. Une note se trouve près de son cadavre :
« Votre priorité est de détruire la salle des archives située sous la Chambre Bleue. Si vous ne pouvez pas la détruire, bloque-en l’accès le plus longtemps possible. De plus, Alda, l’ambassadrice du Vieux Levant doit être tuée à tout prix, elle ne doit en aucun cas survivre à cette réunion, utilisez toutes vos munitions si nécessaires. Si possible, capturez et interrogez Balthazar Berthelot. Tuez-le s’il soutient la position du Vieux Levant, et laisser le dans le cimetière sous la Chambre, les animaux se chargeront de faire disparaitre les preuves. Capturez un maitre de la Chambre et demandez une rançon, tuez le seulement si vous n’avez pas d’autres choix. Tous les messages doivent être transmis au commandant Mantis. Après son départ, tous les agents doivent suive leurs instructions à la lettre. »
Grâce aux indices de ces instructions, nous allons libérer Rissa et Kirouac prisonniers au Sud de la forêt d'Enmerkar, puis tuer le chef de ces bandits, Mantis. Il s'agissait d'un général dans l’armée de Levant.
C'est curieux tout de même... comment se fait-il que le conseiller royal de Levant ait été capturé si Levant était le commanditaire de cette attaque ?
De retour à Berg, Rissa nous informe que Levant prétend être innocent, mais trop de preuves se cumulent contre eux. Elle peut envisager le fait qu’il soit en effet innocent, seulement ce n’est pas le cas du reste des maitres de la Chambre. Ses peurs les plus terribles sont devenues réalité : une guerre est désormais inévitable.
Pendant ce temps à Levant,
Nous retrouvons notre ami Yzan Argenson dans la ville de Levant, aux confins du désert d’Abrassar. Une citée à la pointe de l'avancée technologique concernant les armes à feu. C’est ici que vivent le roi Simeon et la reine Calixa, dirigeants du Royaume Héroïque. Ce jeune royaume ne dépend pas des lois tribales de la Chambre Bleue, ce qui attire un nombre important de nouveaux venus en quête de liberté. Cependant, tous ne peuvent pas accomplir leur rêve, la déchéance finit par les rattraper. C’est ainsi que les bidonvilles de Levant ne cessent de se remplir de pauvres affamés.
Dans l’enceinte du palais des Héros, le couple royal est trop occupé par les affaires du royaume pour nous recevoir, notamment par la situation de la vieille carrière des roses des sables. Ils sont accompagnés dans leurs tâches politiques par Kirouac, alchimiste tramon, politicien et philosophe. Il s'agit de la personne qui a convaincu le roi et la reine de déclarer Levant comme nation indépendante des lois de la Chambre Bleue, et personne ne le regrette, car ici, tout le monde peut poursuivre ses rêves sans ressentir l’oppression des lois tribales, selon ses dires.
Les deux fils des monarques sont également présents : l’ainé, le prince Pietro, affairé par sa place d’héritier qui lui demande également de surveiller ses arrières ; et le cadet, le prince Jaden, qui n’a pas quitté sa région natale depuis des années, considéré par ses parents comme une honte aux réunions politiques. Il serait ravi d’écouter le récit de nos aventures autour d’un verre, la taverne est sans doute son lieu de prédilection.
Rejoindre la faction de la Chambre Bleue
Yzan nous informe qu’à cause de la crise de surpeuplement à laquelle fait face la ville, un résident de longue date doit se porter garant pour nous, de notre utilité, si nous désirons rester.
Nous pouvons demander à Cyrene, commandante de toute l’armée du Royaume Héroïque, si nous nous engageons à aider celle-ci en tant que mage, car les personnes maitrisant la magie sont toujours nécessaires au sein de l'armée. Ou bien à Montgomery, le baron des bas quartiers, qui s’engage à se porter garant et nous offrir un refuge contre un pot de vin de 200 pièces. Pas étonnant de voir le train de vie qu'il mène si tous les nouveaux arrivants lui versent cette somme pour pouvoir résider ici.
Il nous donne une lettre d’introduction auprès de la reine pour rejoindre la faction, et nous offre effectivement refuge, une tente de campement. Rien d'étonnant venant de cet homme...
En jurant allégeance auprès des monarques, nous voilà mercenaire au service du Royaume Héroïque de Levant.
Cyrene nous attribue notre première tâche : protéger l’ambassadeur Kirouac lors de sa mission diplomatique à Berg.
Elle nous apprend qu’autrefois, Abrassar était une région verte et fertile habitée par de nombreuses et puissantes tribus, jusqu’à l’apparition du Fléau. Tous les fleuves majeurs ont alors été divergés et le Fléau a dévasté la région, la transformant en un désert aride. Pire encore, l’une des bêtes du Fléau prit une taille gigantesque, ils la nommèrent le Dévoreur. La peur que cette immense bête insufflait poussa les vieilles tribus qui vivaient ici à fuir la région.
Il y a 24 ans, Siméon et Calixa prirent la tête d’une armée et malgré le fait que cela semblait impossible, ils détruisirent le Dévoreur et purgèrent la région d’Abrassar. Cyrene n’était alors qu’une nouvelle recrue à l’époque. Elatt en personne leur fit don du désert en récompense. C’est ainsi que depuis lors, le Royaume Héroïque opère indépendamment des lois de la Chambre Bleue.
Mais les vieilles tribus qui ont fui la région, le Vieux Levant, prétendent qu'Abrassar leur appartient et veulent le récupérer. Ils refusent de reconnaitre la décision d’Elatt et la souveraineté de la famille royale, considérant le Royaume Héroïque comme illégitime. Cela fait des années qu’ils attaquent les éclaireurs et ses soldats. Comme la force ne fonctionne pas, ils ont demandé à la Chambre Bleue de rejeter la décision du dieu et de leur redonner le contrôle de la région. Si cette réunion se passe mal, le Royaume Héroïque pourrait être renversé et tous seraient expulsés du désert.
C’est pourquoi Kirouac a été envoyé là-bas, pour défendre notre position lors de la réunion du conseil.
Malgré l’importance des enjeux, le roi Siméon estime que sa femme Calixa s’inquiète trop, ajoutant que Kirouac est assez doué en politique pour s’assurer que le Vieux Levant ne l’emporte pas pendant la réunion. De plus, même s’ils approuvent, il serait curieux de les voir essayer de les déloger.
De nombreux habitants soutiennent la position du Royaume Héroïque, comme l'aubergiste de Levant qui n’arrive pas à croire que le Vieux Levant nous demande de leur céder le contrôle d’Abrassar alors que sans Simeon et Calixa cette région serait toujours le terrain de chasse du Dévoreur ! Ils devraient même nous remercier à genoux !
Nous voici dans la ville de Berg.
Au cœur de la Chambre Bleue est rassemblé le Collectif qui se prépare avant les délibérations :
Rissa Aberdeen est présente bien sûr.
Gabriella Sullivan est à côté d'elle, la maitresse de la chasse veille à ce que tout se déroule pour le mieux.
Sagard Battleborn, il apprécie que le Vieux Levant partage les valeurs d’ordre et de structure familiale de la Chambre Bleue, et voue une haine envers le roi Siméon et la reine Calixa de Levant.
Balthazar Berthelot est le meilleur historien du Collectif, mais il préfèrerait largement rester plonger dans ses livres que d’être présent à cette réunion.
Cyril Turnbull est là évidement, et assez stressé. Selon ses propos, les problématiques abordées ne sont pas bonnes pour les affaires. Il espère bien que le Grand Maitre de Sorobor sait ce qu’il fait … Et dire que les soroboréens ont, en temps normal, une foi inébranlable envers leur gouvernement !
Mathias, le maitre de la Chambre de la Mission Divine, est venu accompagné de Zephyrien, un grand combattant au nom d’Elatt. Malheureusement, Damian Lockwell, le maitre de la Chambre de Monsoon, la ville où s’est établi le sanctuaire de la Mission Divine, voit sa position comme une menace envers la sienne. Cela se comprend, ne pas être affilié à la Mission Divine de sa ville lui ôte son influence et une grande partie de son autorité. Oliele Aberdeen les assiste également, mais métamorphosée : la pauvre a perdu ses bras, ses jambes et ses yeux, ils sont désormais faits d’une lumière pure. Elle ne préfère pas en parler.
Alda, la représentante du Vieux Levant s’impatiente. Elle considère qu’Elatt a donné quelque chose qui ne lui appartenait pas, en remettant Abrassar au roi Siméon et à la reine Calixa. Le Vieux Levant ne peut être dépossédé de la région seulement par manque de moyen pour la défendre du Fléau. Étant adepte des Cinq Vents, elle implore la réparation de l’injustice de ce nouveau « dieu ».
Plutôt déterminée, elle prétend également posséder la preuve que son clan descend des véritables tribus de Levant et que le contrôle d’Abrassar lui revient de droit.
À notre grande surprise, Cyrene est là aussi, aux côtés de Kirouac. Apparemment, l’un de ses agents, Kapros, l’a informée que le Vieux Levant allait mettre en exécution un plan d’envergure, d’où la nécessité de sa présence à elle aussi. Voyons directement avec lui ce que nous pouvons faire pour contrecarrer le Vieux Levant.
Il y a une preuve que compte utiliser le Vieux Levant pour convaincre sur le champ le conseil de sa légitimité, et elle se trouve dans les archives, dans la nécropole située juste sous la Chambre. Et la seule personne chargée de la surveiller est ce champion de la Mission Divine, Zéphyrien, qui en train de quitter la réunion et de partir en ce moment même.
Vu l’ampleur des enjeux de ce conseil, cela risque de ne pas se dérouler comme prévu. Si nous obtenons cette preuve en premier, nous aurons une chance de contrer les arguments du Vieux Levant. Profitons-en que la voie est libre et allons chercher cette information !
Deux bandits se sont embusqués aux archives.
Après les avoir battus, nous ne trouvons pas l'information du Vieux Levant, mais les malfrats ont fait tomber une note :
« Votre priorité est de détruire la salle des archives située sous la Chambre Bleue. Si vous ne pouvez ne pas la détruire, bloque-en l’accès le plus longtemps possible. De plus, Alda, l’ambassadrice du Vieux Levant doit être tuée à tout prix, elle ne doit en aucun cas survivre à cette réunion, utilisez toutes vos munitions si nécessaires. Si possible, capturez et interrogez Balthazar Berthelot. Tuez-le s’il soutient la position du Vieux Levant, et laisser le dans le cimetière sous la Chambre, les animaux se chargeront de faire disparaitre les preuves. Capturez un maitre de la Chambre et demandez une rançon, tuez-le seulement si vous n’avez pas d’autres choix. Si tout se passe bien et que vous avez l’opportunité de capturer Kirouac, faites-le. Il doit être gardé en vie à tout prix et être ramené chez lui sain et sauf une fois la guerre déclarée. Tous les messages doivent être transmis au commandant Mantis. Après son départ, tous les agents doivent suive leurs instructions à la lettre »
Ouf ! Qui sait ce qu’il se serait passé si nous n’avions pas arrêté ces bandits ! Probablement un attentat, et dont Levant aurait été tenu pour responsable en nous trouvant ici ! Nous avons empêché le pire de se produire.
Nous ressortons de la nécropole. En plus de Zephyrien qui est parti tout à l'heure, Cyrène n'est plus là non plus. Où est-elle passée ?
L’affrontement contre le reste des bandits et leur chef postés au Sud de la forêt d’Enmerkar se passe sans encombre. La réunion devrait tourner en notre faveur, les criminels ont été neutralisés. Il ne nous reste plus qu’à rentrer à Levant.
Une fois de retour au palais des Héros, nous informons Kirouac que nous avons stoppé une attaque de mercenaires munis d'une bombe sous la Chambre.
Il va essayer de gérer le côté diplomatique de la chose, car cet incident pourrait déclencher une crise majeure. Le roi Simeon nous remercie d’avoir sauvé son ambassadeur.
Quant à Cyrene, les nouvelles sont loin d’être aussi glorieuses. Peu avant la tentative d’attaque, un de ses agents l’a informée de l'emplacement du chef des bandits, qu'elle a donc essayé d’intercepter. Mais elle est tombée dans un piège. Pire encore, les maitres de la Chambre l’accuse de meurtre : le meurtre de l’ambassadrice du Vieux Levant !
Alda a été retrouvée étranglée dans son lit après la déclaration de guerre. Levant est accusé d’avoir organisé l’attaque et Cyrene d’avoir commis le meurtre, alors qu'elle soutient qu’elle n’était même pas à Berg cette nuit-là.
Malgré le fait que nous ayons quasi entièrement empêché cette attaque, la Chambre Bleue tient Levant pour responsable, a émis une prime pour la capture de Cyrene et a déclaré la guerre.
D’après la commandante, plusieurs membres du Collectif veulent remette les membres du Royaume Héroïque « à leur place » depuis longtemps. Cela ne la surprend pas qu’ils refusent d’être raisonnables. Elle émet même l’hypothèse qu’ils pourraient avoir leur responsabilité dans cette attaque…
De notre point de vue, les malfrats combattus dans la forêt à leur base des opérations semblaient venir de Levant. Nous avons peut-être été infiltrés.
Malgré la guerre imminente, Cyrene compte bien élucider cette affaire.
Peu de temps avant, à Monsoon,
Des préparatifs sont en cours. Oliele et Zephyrien se rendent à Berg pour une importante réunion.
Notre amie se demande si leurs archives très détaillées ne pourraient pas contenir des livres sur le passé humain d’Elatt. Quant à Zephyrien, nous lui avons fait bonne impression. Il est très satisfait de nos exploits aux Tombes Corrompues et nous en félicite.
Mofat lui, ne voit pas cette réunion d’un bon œil. De toute sa vie, il n’a jamais vu une réunion du Conseil qui puisse être aussi néfaste pour la Mission Divine. Ça ne le rassure pas que notre maître de la Chambre, Mathias, soit presque constamment à Berg. Espérons qu’il est assez doué en politique pour nous faire éviter cette crise.
Selon Ellinara, les tribus de Sirocco veulent migrer la majeure partie de leur population vers le Marais Béni. Les éruptions volcaniques représentent un grave danger pour Caldera, leur région principale. Ils veulent que nous abandonnions la moitié de nos terres pour qu’ils s’y installent, même si ça ne parait pas très raisonnable…
La Mission Divine veut trouver un accord équitable, mais Sirocco est très agressive dans ses demandes, et Damian Lockwell refuse complètement le dialogue. Les choses pourraient mal tourner.
Ellinara nous demande de rejoindre Oliele et Zephyrien qui sont déjà sur place.
Nous voilà à Berg, après plusieurs jours de voyage.
Il y a eu une attaque ! Oliele nous relate les faits : des mercenaires de Levant ont utilisé une bombe pour attaquer la Chambre Bleue en passant par la salle des archives. Ils ont pris des otages et abattu une ambassadrice ! Sagard Battleborn vient de convaincre le reste des maîtres de la Chambre de déclarer la guerre contre Levant !
Ellinara avait pressenti un malheur. Elle avait raison…
Mais il y a plus grave encore. Zephyrien s’est enfui juste avant l’explosion. Il a entendu dire que le maître de la Chambre de Sirocco avait été kidnappé. Cela fait trois jours qu’il a disparu.
Notre camarade Oliele doit retourner informer Monsoon des événements.
Nous nous rendons à l’auberge de la Vieille Pièce pour trouver des indices afin de localiser Zephyrien. Sagard est plus remonté que jamais pour « massacrer ces rats du désert ».
L’aubergiste nous renseigne. Notre confrère est parti à la poursuite des bandits dans les Ruches Géantes de la forêt d'Enmerkar.
Un seigneur de la ruche nous tombe dessus une fois à l’intérieur, ces redoutables agrégats de cadavres infestés par la végétation. Non sans mal, nous en venons à bout. Parmi les dépouilles et les ossements de son antre, se trouve un corps de bandit tué il y a peu. Et Zephyrien !
Il agonise au sol, discernant à peine notre visage, sa vue se brouille. Il est au plus mal et peut à peine bouger.
C’était un piège, il n’y avait aucun otage, juste un groupe d’hommes armés d’épées. Il avait songé à cette éventualité, pour ne pas être pris au dépourvu, mais dès le début du combat, quelqu’un l’a attaqué dans le dos. Le coup a transpercé son armure, il a reconnu le son des armes à feu de Levant. Ce avec quoi il a été touché le paralyse, et si la bénédiction d’Elatt ne le protégeait pas de la douleur, il ne serait plus conscient depuis longtemps.
Sa plaie est affreuse et immonde. Toute la zone autour de l’impact est couverte de bosses rouges palpitantes aux veines vertes et brillantes. De la Corruption.
Pourtant son corps, à moitié fait de la lumière d’Elatt, devrait pouvoir y résister. Alors pourquoi cela ne suffit-il pas à l’arrêter ? Son bras gauche fait de lumière est en train de pourrir. La lumière se décompose. Pour l’amour d’Elatt...
Zephyrien n’a pas pu identifier le tireur, cependant il s’agissait d’une femme avec un bouclier. Elle a fui trop vite pour qu’il en voit plus, la paralysie a ensuite frappé.
Il nous conjure de retourner à Monsoon prévenir les autres, quelqu’un s’en prend à la Mission Divine, et de dire à Soeran… qu’il est désolé, que Soeran doit impérativement surveiller ses arrières.
Nous devons lui trouvez de l’aide, mais si la Corruption le consume et qu’Elatt lui-même ne peut rien faire, alors il est perdu.
Lorsque la Corruption nous emporte, avec de la chance, c’est une mort lente qui nous attend alors qu’elle recouvre notre corps entier. Sinon, dans le pire des cas, nous survivons et devenons une masse monstrueuse de tumeurs dégoulinantes.
Quoi qu’il advienne, il est un homme mort. Et il préfère mourir plutôt que de se transformer en un tel monstre.
Dans un dernier effort, il implore Elatt de le relâcher, que notre dieu ne gaspille pas son énergie plus longtemps, juste qu’il abrège ses souffrances.
Zephyrien, non…
Ses yeux brillent un bref instant, puis il s’immobilise. Les bosses dégoulinantes arrêtent de palpiter et se mettent à pourrir.
Toute la ville de Monsoon fait son deuil. Mofat est choqué d’apprendre ce qui est arrivé. Zephyrien était un grand guerrier, et un ami pour beaucoup. Apprendre son meurtre… C'est terrible pour tous ceux qui suivent Elatt.
Ellinara a craint le pire lorsqu’elle a su que Levant avait attaqué Berg et que Zephyrien avait été tué. Le cardinal a annoncé sa mort la veille, mais elle ignore ce qu’il s’est passé exactement. Suite à nos explications, elle s’interroge. Comment quiconque peut-il faire une telle chose ? Elle ne veut pas croire que Sirocco soit tombé si bas, mais personne d’autre ne voudrait s’en prendre ainsi à la Mission Divine...
La situation est également mauvaise ici à Monsoon. Oliele a été arrêté par Lockwell dès son retour. Peu de détails circulent pour le moment, mais il l’accuse de meurtre.
Oliele, une meurtrière ? C’est très peu probable. Apparemment Damian Lockwell est encore plus strict que d’habitude quant à son refus de communiquer, et c’est bien pire depuis la nouvelle de l’assassinat du champion Zephyrien. Ellinara soupçonne que cet emprisonnent soit une autre attaque contre la Mission Divine, et nous demande d’aller parler à Lockwell, en tant qu’ami de longue date qui s'inquiète pour son amie d'enfance plutôt qu'en tant que missionnaire, il sera plus enclin à nous écouter.
Comme si nous avions besoin de cela. La guerre est à nos portes ! Alemmon rapporte qu’un gang de guerriers de la Chambre Bleue campe dans les vieilles ruines le long de la Route du Pèlerinage. Bien qu’il espère qu’ils trouvent sécurité au sein du Marais, il souhaite d'avantage que le cardinal leur envoie un templier pour les rééduquer à coups de bâton s’ils apportent la guerre à Monsoon.
Damian Lockwell nous informe qu’il ne compte pas changer d’avis vis-à-vis d’Oliele. Elle ne quittera sa cellule qu’après son enquête. Elle est soupçonnée de meurtre et s’il s’agissait réellement de légitime défense, elle sera libérée. Voyant que la carte de "l’ami qui se fait du souci" ne fonctionne pas vraiment, nous tentons une autre approche. Il doit impérativement la libérer.
Il nous demande si nous pensons vraiment pouvoir menacer un maître de la Chambre. Mais quant à lui, désire-t-il vraiment se mettre à dos le dieu qui a détruit le Fléau ?
Lockwell ne pense pas qu’Elatt oserait ternir sa précieuse image en lui faisant du mal, tout ça pour une petite missionnaire insignifiante. Cependant, il oublie qu’Elatt n’a pas besoin de le faire lui-même, il peut utiliser cet incident comme justification pour arrêter de protéger Monsoon. Le Fléau se chargerait du reste, de le punir sans qu'Elatt n'ait à intervenir.
Damian déteste peut-être la Mission Divine, mais rien, pas même sa haine, ne vaut la sécurité et la protection de ses citoyens. Personne ne souffrira tant qu’il dirigera Monsoon.
Il renonce à son enquête. Les preuves étaient satisfaisantes de toute façon, elle a tué l’autre prêtre par autodéfense. Mais il n'est pas près d'oublier cet échange dégradant qu'il vient d'avoir avec la sale crapule que nous sommes à ses yeux.
Heureusement que nous n'avons pas trop tardé, qui sait où Damian serait allé emprisonner Olièle. Probablement loin dans le Marais, perdue dans une cave sordide, difficile à retrouver...
Oliele est libre. Mais notre amie a en effet tué quelqu'un !
Elle a découvert quelque chose dans les archives de Berg. Tout le monde a toujours entendu qu’Elatt venait du Marais Béni… Il vient en réalité du désert d’Abrassar. Sa famille était originaire du Vieux Levant et faisait partie de la Cabale des Vents. Son ascension et l’arrivée du Fléau étaient pratiquement simultanées. Et si Elatt lui-même était la cause du Fléau ? Est-il toujours la personne qu’il était avant son ascension, ou bien une chose qui aurait pris son nom ?
Elle a confié ses questionnements à des amis et l’un des vieux disciples les a attaqués. Il a prétendu que remettre en question le statut divin d’Elatt était une hérésie. Elle a tenté de défendre ses amis… Mais ses bras de lumière sont trop puissants. Elle l’a soulevé et projeté contre un mur et son cou s’est brisé. Elle jure que c’était un accident !
Convaincue d’une connexion entre Elatt, le Fléau et la Cabale des Vents, Oliele décide de partir pour Abrassar. Elle ne se sent plus en sécurité à Monsoon, entre Lockwell et… Elatt. Ses questions la hantent beaucoup trop pour continuer de servir la Mission Divine, malgré son devoir envers Aurai et les victimes que va causer la guerre à venir.
Elle va poursuivre son enquête sur le passé de notre dieu, et potentiellement découvrir la vérité.
Elatt nous félicite en parlant dans notre esprit.
De quoi donc ? Zéphyrien est mort et Oliele est partie pour Abrassar.
Selon notre dieu, notre amie doit trouver les réponses dont elle a besoin, bien que ce qu’elle pourrait découvrir l'inquiète. Le doute mène à la compréhension. La compréhension mène à la confiance. Tout ce qui lui importe est qu’elle se batte pour le bien d’Aurai. Et Elatt sait qu’Oliele s’en soucie.
Il ne lui en veut pas non plus pour le disciple qu’elle a tué, certains d’entre eux se reposent trop sur leur foi. Suite à la promotion de Richard au statut de disciple dogmatique qu'Elatt lui a accordé, ce dernier préféra suivre la foi à la lettre plutôt que son cœur… malgré les avertissements du dieu, son orgueil continua de grandir, au prix de sa vie.
Elatt ne peut reprendre le don de son pouvoir, même si une personne ne le mérite plus, sans risquer de tuer la personne. Même les dieux peuvent se tromper, et lorsqu’ils se trompent, les conséquences sont déplorables. Telle est la malédiction du divin. Elatt peut avoir un énorme impact sur le monde, mais chaque décision devient un danger dès qu’il n’en a plus le contrôle.
Les choses ne vont que s’aggraver avec la mort de Zephyrien. Le poison qui lui a été infligé contenait une Corruption si puissante qu’Elatt ne pouvait que ralentir sa progression. Il était incapable de le sauver comme il a sauvé Oliele. Il ne pouvait rien faire de plus, à part le garder en vie jusqu’à notre arrivée.
Elatt nous offre une bénédiction qui protègera nos êtres chers ainsi que nous-même. Une chaleur se répand en nous alors que notre force se décuple. Le futur s’annonce sombre.
Assis à une table de la taverne de Levant, une terrible nouvelle parvint à nos oreilles :
Le jeune prince Jaden a été assassiné !
Ce sont deux danseuses, Lysia et Sandréa, qui sont en train d’en discuter :
La reine a trouvé le prince sur une chaise dans sa chambre, étranglé par derrière à l’aide d’une sangle de cuir. Apparemment, celui qui l'a tué a tiré si fort que le prince en a saigné. Il aurait pu aussi bien lui trancher la gorge à ce compte-là. Le coupable n’a pas encore été arrêté mais un prêtre d’Elatt a été aperçu en train de fuir le palais et a disparu dans le désert, au moment où le corps a été retrouvé. D’après la danseuse qui l’a vu s’enfuir elle-aussi, il portait effectivement une tunique orange et blanche, mais semblait être très effrayé.
Curieux... Pourquoi un prêtre de la Mission Divine, politiquement neutre et qui ne cherche qu’à protéger Aurai du Fléau, irait tuer un prince ? D’autant plus que les couleurs de la Mission Divine sont plutôt blanc et or.
Cela ne peut signifier qu’une chose : soit la famille royale de Levant essaye de passer un marché avec le Fléau, soit le véritable tueur veut faire porter le chapeau à la Mission Divine.
Il nous faut retrouver ce prêtre.
Le désert est immense, nous n’avons que quelques jours pour mettre la main dessus avant qu’il ne meure de soif.
L’homme que nous cherchons s’est réfugié près de l’oasis.
Il ne ressemble effectivement pas à un prêtre d’Elatt, ni à un tueur. Il est tellement terrifié à l’idée que ceux qui lui ont tendu ce piège lui tombent dessus pour le faire taire qu’il nous donne toutes ses informations sans résister. Il est plutôt facile à convaincre.
Malheureusement pour nous, un peu moins pour lui, il n’a vraiment rien à voir dans cette sordide affaire. On l’a grassement payé pour enfiler ce déguisement et remonté la rue principale de la ville avec. C’est là qu’il a entendu les gardes se lancer à sa poursuite en l'accusant du meurtre du prince. Il a donc pris la fuite. Il ne sait même pas qui donnait les ordres, ils étaient tous masqués et utilisaient des faux noms. Cet idiot ne s’est même pas méfié...
Il en a quand même déduit que s’il rentre au point de rassemblement il se fera abattre. Il ne compte pas se rendre non plus, la perspective d’une condamnation à vie dans les bas quartiers ne l’enchante guère, surtout que ça ne le sauvera pas d’une mort certaine et violente pour avoir avoué.
Le point de rassemblement se trouve dans une grotte près des Ruches géantes du désert. Il y a une note abandonnée :
« L’opération était un succès modéré. Le prince Jaden est mort, mais la reine se doute que notre bouc émissaire n’est pas responsable. Je vous prie de noter que je pensais bien que le déguiser en prêtre de la Mission Divine était une idée stupide. J’ai entendu dire qu’il a fui dans le désert après le meurtre. Si vous le trouvez, ou qu’il retourne à la base, abattez-le. Nous ne pouvons pas laissez en vie qui que ce soit qui n’est pas entièrement dévoué à l’opération. Nous ne serons peut-être prêts pour notre dernière étape que dans plusieurs mois, car notre maître ne pense pas que notre coup puisse être un succès sans le soutien du public ou celui de la majeure partie de l’armée. Nous devons redoubler d’effort pour que cela fonctionne.
Beaucoup repose sur les épaules de notre équipe dans la forêt d’Enmerkar. S’ils échouent, nous risquons de faire face à beaucoup de pression. Il faut que le Vieux Levant capte le message : Nous. Ne. Négocions. Pas. Avec. EUX. »
Quelques jours de voyage pour retourner à l'avant-poste des bandits au Sud de la forêt d’Enmerkar. C’est là que les bandits cachent les marchandises, ou les personnes, dont ils veulent se débarrasser. Des instructions s’y trouvent :
« Notre maître a mis son plan en exécution. Réglez vite le problème du Vieux Levant et surveillez Enmerkar autant que possible. Mieux vaut que le moins de personnes possible surveillent le patron. Peut-être que nous l’appellerons bientôt mon Seigneur ! Cachez cette information au Serpent. Sa loyauté n’est pas garantie, ne prenez pas de risques juste parce qu’elle est impliquée dans l’opération. Je doute qu’elle approuverait si elle apprenait que notre maître est responsable de la mort du prince Jaden.
Donnez l’ordre de surveiller les bas quartiers de Levant. Je m’inquiète que certains de ses habitants sachent pour quoi nous utilisons le tunnel de contrebande. Occupez-vous de tous les marchands d’information. »
Qui est le Serpent ? Cette personne semble avoir été écartée de l’assassinat, mais doit avoir pris part à l'attaque de Berg.
Nous arrivons dans les bas quartiers de Levant, les bidonvilles, là où les charognards et affamés vagabondent et subsistent, le dépotoir des réfugiés vivant dans les décombres du rêve levantin.
Œil-d’oiseau en est sûrement le maître, il voit ce que les autres ne voient pas. Il est de loin le plus gros marchand d’information des bas quartiers.
Bien que l’interroger ne donne rien, nous mettons la main sur une note qui lui est destinée :
« C’est la dernière livraison avant un moment, Œil-d’oiseau. Le baron nous force à sortir du tunnel de contrebandier. Il fait fréquemment rentrer des armes et des équipes. Je ne sais pas pour qui il travaille, mais il a la garde de Levant de son côté. J’ai entendu l’un des gardes dire qu’il devait faire un rapport à « son patron » dans la prison des ruches que les Corsaires utilisaient pour leurs interrogations. Je ne sais pas s’il sait qui utilise cet endroit, mais c’est un signe que les ennuis approchent. »
Les preuves d’un complot au sein de Levant s’accumulent. Le baron utilise le réseau de bandits et de contrebandes, mais c’est sans doute son « patron » qui doit avoir le soutien et le contrôle de l’armée. Il n’y a plus aucun doute. Il est temps d’y mettre un terme.
Cyrene doit nous aider à arrêter les coupables. Nos preuves correspondent à ses propres découvertes. Pour l’amour d’Elatt… Prince Pietro ! Cyrene a l’air bouleversé par cette conclusion.
Selon ses recherches, le prince préparait un coup d’état contre ses parents, le roi Siméon et la reine Calixa, et était également derrière l’attaque de Berg. Il utilise également ce satané réseau de tunnels de contrebandier que le baron Montgomery a fait construire, devenant ainsi le bras droit du prince. Une équipe est prête à intervenir pour les arrêter.
Mais ces tunnels sillonnent toute la cité, c’est un gigantesque dédale de galeries souterraines ! Cyrene a prévu le coup, nous nous occuperons avec elle de passer par l’entrée du manoir du baron, Yzan Argenson gardera l’entrée du palais, le reste de ses troupes se charge des entrées des bidonvilles et du désert.
Descendons là-dessous.
Nous nous enfonçons dans les sous-sols de la ville au côté de Cyrene. Le moment est venu de se séparer pour couvrir plus de terrain. Ni le prince ni le baron ne doivent s'échapper !
Au bout de quelques mètres, nous arrivons dans une salle lugubre éclairée par quelques bougies éparses. Une odeur atroce et écœurante de sang imprègne la pièce tandis que le spectacle macabre de chairs meurtries apparait devant nous. Le baron Montgomery trône en ce lieu.
L’effet de surprise est total. Le mettant face à ce qui l’attend pour sa complicité dans le meurtre du prince Jaden, il tente de nous acheter pour 300 pièces. Mais à en juger par l’aspect de sa petite « salle de jeu », il n’est pas question de le laisser partir d’ici.
De toute façon, toutes les sorties sont bloquées. Même si nous l’avions laissé s’échapper, il n’aurait pas pu aller bien loin.
Cyrene a mis la main sur le prince Pietro. Il comptait faire un coup d’état et assassiner ses parents, devenus trop faibles selon lui. Le Vieux Levant représente une menace existentielle, et pourtant ils continuent de leur ouvrir leurs portes. Et ils traitent le Collectif de la Chambre Bleue comme l’égal du Royaume Héroïque. Ils n'ont pas été élus par des humains, mais désignés roi et reine par un DIEU ! Quant à son frère, il fouinait trop et aurait fini par découvrir qu’il préparait le meurtre de Calixa et Siméon. De plus, il voulait s’assurer qu’il était le seul héritier du trône de Levant. Cela n’avait rien de personnel.
Le prince refuse de nous livrer le nom de ses complices, et préfère mourir plutôt que de trahir ceux qui lui sont restés fidèles jusqu'au bout. Il a ses principes, mais sait pertinemment que face à l’armée, il n’a plus aucune chance d’en réchapper, et se rend sans résistance.
Cyrene est désolée de la tournure qu’ont pris les événements. Elle ne pensait pas que le prince était ainsi. Elle ne nous reproche pas non plus de nous être débarrassé du baron et couvrira même notre acte. Pour elle, le nombre de cadavres de sa salle de torture justifie sa mort.
La reine Calixa a le cœur brisé de devoir mettre à mort son propre fils, mais il doit servir d’exemple, pour le bien de Levant. Le roi est nettement moins scrupuleux, le prince comptait les tuer à la première occasion. Et s’il y a une chose qu’il considère impardonnable, c’est que l’on s’en prenne à sa femme. Il est scandalisé et déconcerté par la conduite de Pietro, son propre sang.
Malheureusement, la mort des deux princes ne va pas faciliter la situation de Levant qui se déchirera à la disparition du roi ou de la reine. Sans héritier, la succession sera chaotique.
La bonne nouvelle dans cette affaire, c’est que sans l’influence du baron Montgomery, qui faisait pression sur les marchands de la ville, le marché retrouvera une économie stable, raisonnable et accessible. Sa maison est également à la vente.
Et même si nous l'avions laissé en vie, et malgré le fait qu'il aurait sans doute collaboré, tentant l'impossible pour être épargné, ça n'aurait pas sauvé sa peau. Calixa lui aurait fait passer le reste de sa vie dans une cellule à ciel ouvert dans les bas quartiers, jusqu'à ce qu’il meure sous la chaleur.
Les nouvelles sont mauvaises à Cierzo. Etios Von Vanoos, l’ingénieur, nous informe que quelqu’un a saboté le purificateur d’eau du village, privant ainsi toute la tribu d’eau potable. Quant à Burac Carillon, le chef de la garde, il est grandement inquiet : la forteresse de Vendavel menace de détruire Cierzo. D’ordinaire, cette forteresse abrite simplement une bande de bandits squatteurs. Cependant, trois chefs de guerre en ont pris la tête, ils sont maintenant un réel danger et compte bien rayer le village de la carte.
Eto Akiyuki nous fournit un déguisement pour infiltrer la forteresse, en nous recommandant de bien utiliser l’appellation « Nindiria » lorsque nous nous adresserons aux soldats kazites, ce qui veut approximativement dire frère-mer, pour nous faire passer pour l'un des leurs.
Une fois à l’intérieur de Vendavel, le premier chef que nous affrontons est Crock, un ivrogne. Anciennement guerrier sous les ordres de Burac, il a été exilé pour avoir tué deux autres de ses hommes lors d’une querelle de bar. Il cherche à se venger de Burac et de Cierzo, responsable de son exil. Il ne se fait pas prier lorsque nous lui servons un bon cru de vin de gabaies, son penchant ne lui facilite pas le combat. Il est même possible de le titiller au point de le pousser à aller se battre complètement soûl contre Burac.
Le second chef se nomme Balira, une mage qui faisait partie des tribus d’Harmattan. Lorsqu’elle était jeune, sa mère lui arrangea son mariage, un mariage politique soi-disant pour le bien de sa tribu et celle de Cierzo. Mais à l’abri des regards, son mari était un homme cruel. Elle utilisa la magie apprise à la Cabale des Vents pour mélanger leurs vents intérieurs, leurs esprits, afin qu’il ressente enfin son malheur et sa douleur. Mais hélas, il ressentit également toute sa peur, et il en devint complètement fou. Son mari prit la fuite, incendia leur foyer et disparut.
À présent, leurs esprits sont toujours connectés, les pensées cauchemardesques de son ex-mari continuent de la hanter. En ce qui le concerne, il peut encore sentir la présence de Balira, ce qui empêche cette dernière d'abréger ses souffrances, car il prend la fuite lorsqu'elle tente de le retrouver.
Elle considère que Cierzo a causé sa situation, mais nous sommes allez trouver son mari dans les tombes corrompues. Il s’était transformé en vieux monstre de glace, un wendigo, et avec sa mort nous les avons libérés tous deux de leur tourment. Cierzo a payé sa dette envers elle, elle n'attaquera pas. Elle aurait probablement été moins amicale si nous avions décidé d'épargner le monstre.
Le dernier n’est autre que Rospa Akiyuki, l’oncle d’Eto. Ce capitaine pirate kazite ne peut pardonner la trahison de son neveu nanzome et sa rage sans limite ne s’éteindra qu'avec sa mort ainsi que celle de tous les "mange-terre" de notre tribu. Il compte bien nous faire regarder ça pendant qu'il brûlera ces bons à rien de faces de cendres et ce ramassis de huttes. Néanmoins, il est prêt à épargner notre village si nous lui livrons son traitre de neveu, le cœur noir.
Eto est prêt à donner sa vie pour celle de Cierzo, il savait que cela risquait de se produire à la seconde où il a brandi son épée contre son oncle. Toutes les actions ont des conséquences, mais il ne regrette rien. C'était un honneur de nous connaitre. Il sera temps pour Oda, qui s'est entrainé jour après jour pour succéder dignement à Eto et protéger Cierzo, de prendre sa place.
Nous ne pouvons pas le laisser se sacrifier ! Nous allons nous-même régler son compte à Rospa !
Vendavel est devenue silencieuse.
Burac Carillon nous remercie et refuse d'imaginer le désastre qui aurait frappé si nous n'avions pas agis.
Nous l'imaginons sans problème : le village aurait été totalement ravagé et dévasté et les villageois massacrés par les kazites ; Cierzo aurait tenté de se barricader mais les assaillants seraient venus par la mer. Les chefs de Vendavel s'en seraient donné à cœur joie : le poissonnier Karl et Burac seraient mort, le forgeron de notre village, Marteau-bruyant, brûlé vif dans son propre four, Rufus aurait été décapité, l'alchimiste Helmi égorgée, le commerçant Doran pendu devant son échoppe, la tour de notre phare aurait sombré dans l'océan... Nous aurions affronté ces trois chefs de toute manière, mais il n'y aurait eu aucun survivant...
La guerre avec Levant tourne en défaveur de la Chambre Bleue, les forces levantines ne sont plus qu'à quelques kilomètres d'Enmerkar. Direction le Marais Béni pour convaincre les Géants de cendres les plus proches de rejoindre nos rangs.
Une fois arrivée à Monsoon, nous rencontrons le cardinal Bourlamaque au temple d’Elatt, pour en apprendre plus sur la culture des Géants.
La Mission Divine a tenté d’envoyer des messagers lorsque les Géants sont arrivés à Aurai mais cela n’a pas donné grand-chose.
Les Géants croient que leurs ancêtres vivaient sur la Lune Pourpre il y a fort longtemps mais qu’ils auraient, par une évolution trop rapide, détruit le monde, dont le sang aurait rougi le sol. Leur mythe de la création dit qu’une seule pierre de cendres tomba de la Lune Pourpre sur notre monde. Ils racontent que Père Crépuscule a ensuite pardonné leurs crimes et a insufflé la vie dans ces cendres pour créer les Géants. Pour que le passé ne se répète pas, le Tisseur Crépuscule, ou Tisseur de l’Aube, leur enseigna l’art du tissage de soie de cendres et les secrets d’une société durable. Ils n’oublient pas la destruction de ce qu’ils pensent être leur ancienne patrie et sont donc assez réticents au changement. Ils n’acceptent pas Elatt, l’idée qu’un mortel puisse devenir un dieu. Pour eux, Père Crépuscule et Tisseur Crépuscule sont divins simplement car ils ne sont pas corrompus par les intérêts mortels.
Ils nomment les bêtes du Fléau les « bêtes terriennes » et beaucoup pensent que leur arrivée signalait le début de la destruction d’Aurai, similairement à la destruction de la Lune Pourpre. Ils sont donc assez déconcertés par leur défaite. Les Géants ne comprennent pas ce qu’est la vigile et le faisceau lumineux au-dessus de Monsoon, ni de quoi il s’agit. Pour les Géants les plus superstitieux, les humains ont déclenché la fin du monde mais sont parvenus à la stopper, après quoi ils ont repris leur vie.
Il ne vaut mieux pas les brusquer, ce sont des êtres assez obstinés.
Un parchemin se trouve dans les ruines des Géants sous une île. Il semble s’agir d’un livre écrit par un explorateur qui a passé une année parmi les Géants. Beaucoup de pages sont détruites mais certaines parties sont intactes :
« Structure familiale des géants :
Les enfants géants sont examinés par le grand moine et le grand maitre à l’âge de 20 ans et leur rôle dans la vie est alors décidé. Ouvriers, marchands et artisans servent le grand moine alors que les soldats, artistes et fermiers sont sous la direction du grand maitre.
La famille d’un géant décédé donne le cœur du défunt au grand moine local qui intègre alors le cœur à ses créations de porcelaine pour qu’une partie de la vie du géant subsiste après sa mort. Le grand maitre fait alors fabriquer une bannière de soie qui reflète les actions et connaissance du géant. Pour les géants, la mort est finale et seules ces créations de porcelaine et de soie de cendres survivent après la mort. Ils croient cependant en la transmission de sagesse aux générations suivantes par le biais de ces arts.
Lois et sanction des géants :
Un géant qui commet une infraction mineure doit repayer la victime et, selon sa profession, créer un objet de porcelaine ou de soie de cendre. Les transgressions plus graves engendrent un exil de 20 ans. Après cette période, le géant peut revenir demander pardon et tenter de réintégrer la société. Un géant ne peut être pardonné qu’à deux reprises : une fois au nom du Tisseur Crépuscule et une deuxième fois au nom du Père Crépuscule. Après une troisième transgression, le géant ne peut plus rejoindre sa colonie, qui le considère comme mort. Il est cependant acceptable de retourner à la colonie le cœur d’un exilé, car même les pires géants ont leur place dans l’histoire de leur peuple. Les seuls crimes impardonnables chez tous les géants sont le meurtre de tisseur de soie ou de fabricant de porcelaine. Toutes les autres infractions peuvent être pardonnées après une période d’exil, bien que chaque tribu se réserve le droit de pardonner ou non un crime. »
En entrant dans l’avant-poste des Géants de cendres, le forgeron Côtes de fer nous souhaite la bienvenue.
C’est le moment de négocier avec leur chef. Le grand maitre Cyr est le maitre du tissage de la soie de cendres sacrée, il tisse en prière au nom du Tisseur Crépuscule et apprend cet art aux autres biens nés. Les moines fabriquent la porcelaine au nom du Père Crépuscule et l’imprègnent de sa magie. Les humains sont prêts payer une fortune pour cette soie et cette porcelaine.
Il est assez méfiant, craignant que la Chambre Bleue l'utilise et commande les cendres-nés comme des "vers à soie", mais il veut bien négocier avec nous, car il souhaite le bien de son peuple en discutant plutôt qu’en faisant la guerre. Il nous demande d’aller récupérer de l’obsidiracine, un médicament pour eux, dans une grotte remplie de tuanosaures, qui représentent un problème même pour les plus grands géants.
Le marchand Ventre d’or nous informe que la position de chacun est déterminée à la naissance par les deux dirigeants : le grand moine qui est maitre des arts de la porcelaine et sert le Père Crépuscule, et le grand maitre, maitre de la soie de cendres et sert Tisseur Crépuscule.
Le grand moine a beaucoup d’influence car Père Crépuscule est l’être qui leur a insufflé la vie alors qu’il n’était qu’argile et cendres. Père Crépuscule parle à travers le grand moine et sa porcelaine. Mais celui qui possède réellement le pouvoir est le grand maitre, car il parle au nom du Tisseur Crépuscule qui a tissé les fondations de leur société. Par conséquent, c’est lui qui peut décider de qui fait partie de la société ou non. Les cendres-nés sont très patients mais il ne faut pas les chercher.
Ventre d’or nous confie également que maitre Cyr n’est pas très populaire. Beaucoup d’entre eux le trouve trop strict et réticent aux idées nouvelles. Il est notamment plein d’ambition et craint de perdre son pouvoir.
Nous lui rapportons la racine qu'il a demandée, cela permet l'ouverture des négociations. Grâce à l'exposition de toutes les similitudes entre le fonctionnement de leur société et les principes de la Chambre Bleue, tel que les liens et le devoir envers la tribu, mais également ce que cela pourrait apporter à leur peuple, le grand maitre Cyr est convaincu et accepte que les Géants rejoignent la Chambre !
S'il avait refusé cette alliance, nous aurions dû trouver un autre moyen moins diplomate, comme suggérer que son peuple qui ne l'apprécie guère devrait se trouver un nouveau chef. Il n'aurait sans doute pas apprécié... Ventre d'or aurait combattu à nos côtés pour triompher de ce Géant, et Cyr aurait été exilé pendant une vingtaine d'années. Mais même si Ventre d'or nous apprécie, les Géants ne se seraient pas joints à nous après un coup pareil.
Et dans le pire des cas où nous aurions été battus, il est certain que Cyr nous aurait fermé les portes de sa ville à tout jamais.
Les Géants de cendres ont rejoint notre armée et les massacres de Levant ont attisé la colère de nombreuses tribus qui ont envoyé des soldats. La guerre va tourner à notre avantage.
Pendant ce temps à Abrassar,
La situation sur le front est concluante, la guerre se passe bien du côté Levantin. Pour le moment.
Cependant, la situation en ville se détériore, la famine est à nos portes.
Tandis que nos troupes se ravitaillent sur les territoires conquis, la guerre a coupé les routes commerciales qui approvisionnent Levant, et ceux qui réussissent à passer sont piller par les bandits. Par un groupe en particulier, les Corsaires des Sables. Ils ne font aucunes demandes, refusent de négocier et ne laissent aucuns survivants lors de leurs attaques. Désormais, ils ravagent nos fermes de cactus. S’ils continuent, la ville ne tiendra pas longtemps…
Cyrene nous demande donc de les éliminer. Aucun de ses agents n’a pu localiser leur QG, mais elle sait que de la nourriture est introduite clandestinement dans les bas quartiers. Commençons par-là. Nous nous sommes installés ici il y a peu, donc avec un peu de chance les habitants se confieront plus facilement à nous.
Tout d’abord, Markus, un type assez louche, dirige le club de combats clandestins dans les souterrains. Si nous voulons une info ou quelque chose de sa part, il faudra le battre en duel.
Il est coriace, mais pas assez pour nous vaincre.
C’est un homme de parole, il se montre coopératif. Sauf pour la question concernant la localisation des Corsaires des Sables, il craint pour sa vie s’il les dénonce car ils ne sont pas du genre indulgent. Néanmoins, si ce n’est pas eux, ce sera nous ou Cyrene qui lui trancherons la gorge. Dans les deux cas, il n'a pas vraiment le choix, c'est soit eux, soit nous.
Il se décide donc et nous informe que leurs opérations sont trop secrètes pour qu’ils sachent d’où ils opèrent. En revanche, la nourriture transmise aux bidonvilles au compte-goutte est stockée dans une tour en ruine, au fond d’un canyon du désert d’Abrassar.
Nous interrogeons également Dawne, une membre des tribus du Vieux Levant qui accompagne la contrebandière Tamara. En l’abordant la première fois, elle nous rembarre, en disant que la nourriture qu'elle détient est pour les affamés, et vu notre allure, nous sommes capables de nous débrouiller tout seul sans faire l’aumône.
C’est donc bien elle qui est chargée de la distribution de ces vivres, elle doit faire partie des Corsaires. Fière partisane du Vieux Levant et consciente de la réalité de sa tribu comme étant des charognards affamés, elle aussi voit l’actuelle famille royale comme des tyrans illégitimes et serait prête à les renverser à la première occasion. D’ailleurs, nous ne serions pas de trop dans ses rangs d’après elle.
Ce n'est pas la première fois que l'on nous dit ça.
Pas étonnant que ceux qui complotent des coups d’état contre le Royaume Héroïque rallient autant de personnes à leur cause si facilement. Les conflits et guerres intestines sont sur le point d’éclater à tout bout de champ. La situation à l'intérieur des murs ne tient qu'à un fil...
Ça ne l’enchante guère de nous fournir des informations sur la provenance de la nourriture mais une bonne bourse bien pleine délie toutes les langues. Sa fierté vaut moins que son désir d’aider les plus nécessiteux avec cet argent.
Elle obtient la nourriture auprès de membres de la Chambre Bleue, qui vivent danse les vieilles ruines.
Il est temps d’aller voir au fond du canyon.
En entrant dans la tour en ruine, ce sont bien des éclaireurs de la Chambre Bleue qui s’y trouvent. Qu’est-ce qu’un membre d’une tribu de la Chambre fait parmi les Corsaires des Sables ?
Étonnamment, l’un des éclaireurs nous reconnait, nous sommes « l’enfant de trog de Cierzo, celui avec le prix du Sang ». Il est mécontent de nous voir. Tuer quelqu’un originaire de son ancien foyer ne l’enchante pas, mais ce sont les ordres, éliminer tous ceux qui interfèrent.
Cependant, il n’aime pas plus les Corsaires, ça facilite le pot de vin. Son chef ne sera pas ravi de l’apprendre, mais il comprendra.
Et son chef n'est autre que Sagard Battleborn. Les ordres étaient de prendre une partie de la nourriture pillée par les Corsaires sur les caravanes en direction de Levant, puis de la retransmettre aux bas quartiers. En affamant la ville, ils auraient utilisé la nourriture pour faire pression sur la population des bidonvilles et les pousser à la révolte.
Les Corsaires des Sables, eux, opèrent depuis les ruines du Vieux Levant, qui, avec l’aide des soroboréens, se sont camouflés en site archéologique. Mais l’éclaireur nous met en garde, les ruines abritent des dizaines d’hommes, une véritable armée se dissimule entre les murs et les débris de cette ville ravagée.
Malgré toutes ces informations, il ne faudra pas de nouveau compter sur les éclaireurs de la Chambre Bleue, ils ne dérogeront pas de leur plan tant que Sagard n’en aura pas donné le contre ordre.
Toute l’aide possible est nécessaire, allons chercher le soutien d'Yzan Argenson.
Notre ami revient tout juste du front où il a enchainé les victoires. Il est révolté de revenir après tant de succès pour voir Levant assiégée par les bandits, et refuse de repartir tant que la situation ne sera pas réglée. Ce qui tombe très bien, nous avons justement besoin de ses hommes.
Le plan est de déguiser nos troupes en marchands pour pénétrer dans l’enceinte du Vieux Levant, grâce aux contacts qu’Yzan entretient avec eux. Nous ne savons pas pourquoi les soroboréens soutiennent le Vieux Levant, mais nous ne pouvons attaquer de front sans risquer de déclencher un incident diplomatique avec l’Académie de Sorobor. Pendant ce temps, quelques guerriers et nous-même passerons par le réseau de tunnels situé sous le Vieux Levant, que Cyrene nomme Le Glissement, afin de bloquer toute tentative de fuite. Ces galeries sont assez étroites pour ne pas nécessiter d’avantages d’effectif.
Yzan nous confie la clef des tunnels, trouvée sur le cadavre d’un corsaire.
En avant.
Suite à une lutte acharnée contre les pillards, nous accédons enfin au cœur du Vieux Levant. Yzan et Cyrene sont en train de se battre contre l’armée des Corsaires dans les ruines de la ville. Il nous faut trouver leur chef, il est certainement caché dans la tour Vigile.
Nous rencontrons Zagis, seigneur des Corsaires des Sables, maitre de la chambre du Vieux Levant, roi légitime d’Abrassar.
Il tient le même discours que tenait Alda : Elatt a fait don de quelque chose qui ne lui appartenait pas, son peuple ne devrait pas renoncer à ce qui lui revient de droit simplement parce que Simeon et Calixa ont vaincu le Dévoreur. Ces derniers ne reconnaissent même pas les lois tribales de la Chambre Bleue sans lesquelles nous ne pouvons pas survivre.
Pourtant Levant survivait très bien sans ces lois jusqu’à ce que les Corsaires provoquent une famine en assassinant les marchands. Gouverner Abrassar vaut-il la peine de transformer les tribus respectées du Vieux Levant en une bande de bandits meurtriers et d’assassins ?
Pour lui, il s’agissait de la seule option pouvant maintenir la flamme du Vieux Levant, pour rétablir l’héritage légitime de ces plaines, et il préfère mourir plutôt que de laisser les anciennes tribus se faire détruire !
Mais à quoi ça rime de laisser son peuple se faire massacrer, tout ça pour ne pas voir cet héritage s’éteindre ? Pourquoi soutenir ces idéaux, si au final nul ne survit pour les suivre ?
Zagis entend raison et dépose les armes. Quel autre choix aurions-nous eu sinon que de l’éliminer ?
Cyrene et Yzan ont réussi à venir à bout des corsaires et sont sains et saufs. Une autre personne se tient à leur côté.
Il s’agit d’un banquier soroboréen, Clayton. C’est lui qui finançait l’opération entière. Il n’hésite pas à se justifier, comme quoi les vrais coupables sont bel et bien Zagis lui-même et Sagard Battleborn. Mais Yzan n’est pas de cet avis, et une belle mise à mort l'attend pour sa responsabilité dans cette affaire.
Mais malheureusement Clayton a raison sur un point, Sorobor ne verra pas d’un bon œil l’exécution d’un de leurs banquiers les plus riches et réputés. Et comme les soroboréens sont les seuls à pouvoir transporter des provisions à travers le désert, Levant en dépend.
Mais si ce scandale parvient à leurs oreilles, ce seront peut-être les membres de Sorobor eux-mêmes qui se chargeront de faire disparaitre Clayton pour sauver leur réputation ?
Le chantage a l’air de fonctionner, voire même ne le dérange pas plus que ça, c’est loin d’être une première pour Clayton.
Il achète notre silence en échange d’une faveur : les provisions pour Levant doublées et les prix divisés par 4, les gens meurent de faim. Nous leur devons bien ça.
Yzan et Cyrene sont stupéfaits que nous ayons réussi à convaincre le chef des Corsaires de se rendre et de rappeler ses troupes. Cyrene rechigne à l'idée que ces bandits s’en sortent indemnes, mais elle ne peut exécuter un ennemi qui se rend. Le verdict du procès est connu d’avance, Zagis sera enfermé dans la prison des Ruches pour le reste de sa vie.
Cette nouvelle n’a évidemment pas plu aux miséreux des bidonvilles, Dawne, par exemple, ne pourra sans doute jamais nous le pardonner. Néanmoins, elle nous remercie d’avoir épargné le reste du Vieux Levant. Cela leur permettra peut-être de renaitre un jour.
Œil-d’oiseau ne se réjouit pas non plus que les Corsaires aient été supprimés. Personne n’a jamais prétendu se soucier des bas quartiers avant eux, ou même depuis.
Il espère que cela en valait la peine pour nous.
Des nouvelles du front !
Apparemment, elles ne présagent rien de bon…
Le sort s’acharne.
Le roi et ses troupes viennent de revenir d’une attaque contre la Chambre Bleue et ils se sont fait massacrer. Leur armée a presque doublé de taille en un mois, Abrassar pourrait être attaquée à tout moment.
Nous les écrasions il y a peu… comment est-ce possible ?
Et ce n’est pas tout. L’un de nos alliés est en très mauvaise posture. Sirocco fait face à une catastrophe et ne peut plus nous approvisionner en nourriture.
C’est un double coup terrible pour le Royaume Héroïque.
Bien que nous ayons aidé les bas quartiers, ceux-ci ne tiendront pas plus d'un mois et demi, tout au plus, après quoi ce sera la famine.
Nous avons besoin d’une nouvelle source de nourriture, mais un peu de pain et de viande ne suffiront pas. Malheureusement, tout le reste pourrit sous la chaleur du désert. C’est pourquoi Kirouac est parti dans la ville de Monsoon pour travailler avec leur alchimiste, Laine Aberforth, dans le but de découvrir des vivres qui pourraient survivre au trajet. Il nous faudra nous débrouiller seul, par nos propres moyens, pour trouver une solution, car la guerre a ruiné la trésorerie du royaume.
Par ailleurs, nous ne pourrons plus compter sur les combats clandestins des bidonvilles pour nous faire de l'argent. Cyrene en a entendu parler et y a mis un terme. Markus est dans la légalité à présent, en tant que simple fermier de cactus.
Nous arrivons au Marais Béni, après des jours et des jours de voyage.
Laine l’alchimiste veut utiliser les melons du Marais, une denrée commune ici, pour nourrir Levant. Le problème c’est qu’ils ne peuvent pousser ou se conserver en dehors du marécage, et sont difficilement transportables à cause de leur poids conséquent.
Laine a besoin d’encore quelques melons supplémentaires pour ses expériences et une corne de phytosaure, un monstre de la faune sauvage du Marais Béni.
C’est la dernière solution de l’alchimiste, il faut à tout prix que ça marche !
Nous lui apportons ce qu'il a demandé. Il doit maintenant laisser la corne du phytosaure s'imbiber d’un mélange pendant la nuit, en espérant que cela fonctionne. S’il a raison, cela devrait donner aux melons du Marais l’illusion qu’ils continuent de pousser dans le marécage. En attendant, il va tester d'autres idées qu'a eues Kirouac, bien qu’il doute fortement que ça aboutisse à quelque chose de concluant.
Quant à nous, il est temps de penser à l’autre problème : le transport. Nous aurons impérativement besoin de faire appel aux marchands soroboréens, et cela nous coûtera cher ! Mais ils sont les seuls disposant des ressources nécessaires pour transporter quelque chose d’aussi lourds et volumineux.
Après une longue nuit d’attente, le verdict tombe enfin : C'est une réussite ! Nous avons la solution pour acheminer les melons du Marais jusqu’à Levant.
Allons voir un caravanier de Sorobor, il y en a toujours en ville, ces marchands ont parcouru la quasi-totalité du monde connu.
C'est l'hilarité pour le caravanier. Il n'arrive pas à nous croire lorsque nous lui demandons son aide, que nous comptons sur eux pour acheminer des melons entiers jusqu’à Levant. Ce n'est pourtant pas une plaisanterie. Même si, selon lui, c'est de la pure folie.
Mais il y a toujours moyens de négocier avec les soroboréens. La survie de Levant en dépend. Il se trouve qu’il existe un traité de paix ancien rédigé sur une tablette de pierre datant d’avant le Fléau. Ancienne langue d’un côté, nouvelle langue de l’autre. Une véritable « Pierre de Rosette », pour ceux qui connaissent l’histoire ancienne d’Aurai. Ce traité serait utile pour traduire des textes écrits en langue ancienne, ce serait une bénédiction pour Sorobor.
Eh bien voilà, ce n’était pas si compliqué.
Cette tablette est entre les mains du Soigneur de Lumière, une liche très hostile qui la conserve précieusement et qui vit dans la Tour Azimut hautement gardée, située au sud du Marais.
Il nous demande de voler une liche ! Cela parait être une tâche ardue en effet, mais s'il n'y a pas d'autre moyen...
La tablette est conservée dans un endroit accessible de la tour, et après le déverrouillage des systèmes de sécurité protégeant son emplacement, nous tenons la tablette de granite ornée de symboles entre nos mains. Sa valeur doit réellement être inestimable pour que le soroboréen considère son acquisition contre l’acheminement si complexe de toute la nourriture dont Levant a besoin comme un échange équitable.
Le caravanier n’en revient pas de nous voir revenir avec cette tablette.
L’acheminement lui parait compliqué mais faisable. Il n’a cependant plus de faveur disponible auprès de ses confrères, car beaucoup d'entre eux ont déjà investi dans ce projet à risque. C’est à nous de payer ce qu’il manque pour entamer la manœuvre. Clayton aurait pu nous accorder une faveur, mais il a déjà assez donné pour soutenir les bas quartiers en doublant l’import de vivres.
Tout est enfin prêt. La première livraison de melons du Marais arrivera à Levant dans quelques jours ! Le marchand enverra quelqu’un là-bas pour les informer qu’ils n’ont plus à s’inquiéter et qu'ils peuvent enfin arrêter le rationnement.
Nous sommes rentrés chez nous. Levant a reçu sa première livraison de melons juste avant notre arrivée. Nos efforts ont permis d’éviter la catastrophe.
Le roi lui-même nous félicite, et estime que la destruction d’une énorme créature est certes une histoire impressionnante, mais sauver tant de vies de la famine est une action bien plus noble.
Maintenant que cette situation est réglée, nous voudrions allez nous battre en première ligne pour renforcer les troupes. Mais la reine s’y oppose. À ses yeux, cela reviendrait à gâcher nos talents. La chair à canon fait rarement la différence, et nous avons prouvé notre valeur ici.
Pourtant, la ligne de front est en très mauvais état. Si cela continue, la guerre arrivera directement à Abrassar. Il est temps de nous préparer à cette éventualité.
Les nouvelles de la région sont quant à elles plutôt calmes… pour l’instant.
Quelque part ailleurs dans le désert,
Nous voilà enfin arrivés dans le désert d’Abrassar.
Il y a quelques jours, Ellinara nous a confié une mission. Tandis que la guerre quitte enfin nos terres et s’éloigne des frontières du Marais ; Damian Lockwell n’a d'ailleurs pas hésité à en profiter pour gagner les faveurs de la Chambre Bleue, maintenant que leur victoire est garantie ; Elatt nous demande de retrouver Oliele Aberdeen à Levant. Il pense qu’elle est sur le point de faire une découverte majeure et qu’elle aura besoin de notre aide. Nous sommes effectivement le seul membre de la Mission Divine à qui elle fasse encore confiance.
Elatt se soucie d’elle malgré le fait qu’elle nous ait abandonnés, car un mouton égaré fait toujours partie du troupeau.
Nous sommes maintenant dans cette région aride et brûlante.
Oliele se trouve dans les bas quartiers de Levant, et n’est pas franchement ravie de nous voir, persuadée qu’Elatt nous envoie la surveiller.
Ses recherches l’ont amené sur 3 pistes concernant les origines de notre dieu.
L’ancien jardin : C’est le seul endroit de tout Abrassar où les plantes parviennent toujours à pousser. Bien qu’Elatt n’ait aucun rapport avec ce lieu, une liche vivait ici et ses sorts de protection permettent encore aujourd'hui au jardin de prospérer malgré la déviation du fleuve d’Abrassar.
Les archives que la liche a laissées derrière lui suggèrent qu’il se nourrissait d’une Ligne de Force se trouvant sous la grotte des Titans de pierre, mais qui aurait été détruite lorsque le Fléau est apparu.
Les ruines du Vieux Levant : Oliele ignorait que Sorobor mettait à jour ces ruines malgré la présence supposée de bandits. Quoi qu’il en soit, elle a été prévenue par l’un des marchands que la porte principale devrait être ouverte. Nous y entrons sans difficultés.
À l’exception de quelques malfrats menée par Luke le nacré, les ruines sont désertes, ainsi que la tour Vigile qui surplombe la ville fantôme. Malgré qu’Elatt soit né ici, aucune information ne nous intéresse. Oliele relève néanmoins un passage dans les archives historiques, où il est écrit que le jour de l’apparition du Fléau, les mages du Vieux Levant ont senti la Ligne de Force enfler, puis se détruire…
Enfin, la grotte des Titans de pierre. Pour qu’une Ligne de Force tout entière disparaisse intégralement… quelque chose de puissant a dû s’y produire. Les statues de pierre, qui donnent son nom à cette grotte, sont apparues en même temps que le Fléau, cela ne peut pas être une coïncidence.
Plusieurs stèles sont dispersées dans les galeries :
« Nous n’allons pas attaquer Elatt par des moyens ordinaires. Cela ferait de lui un martyr. Seule une menace venant de l’intérieur pourra le tuer. Nous devons nous assurer qu’il soit mort, et détruire son héritage par la même occasion. »
« Nous partageons leur avis. L’arrogance d’Elatt sera punie par son propre Vent interne. Nous allons retourner son âme contre lui, et si elle le juge indigne, elle deviendra le Fléau de son existence. »
« Les acolytes que nous avons recrutés dans le Marais de la liche noire nous ont suggéré d’utiliser la Corruption dans nos sorts, car elle pourrit tout ce qu’elle touche. Son influence malsaine sera l’instrument idéal de la ruine d’Elatt. »
« Canaliser les immenses réserves de mana brut requises par notre sort prendra vingt nuits. Quatre d’entre nous ont accepté de devenir les vaisseaux de ce pouvoir. Leur sacrifice ne sera pas oublié. »
Les statuts de pierre sont sans doute les personnes utilisées pour incanter le sort, dont la puissance les a transformées en titans.
Cependant, cinq visages sont apparents. Le sort a probablement pris une ampleur incontrôlable et d'autres personnes y sont passées. Qui sait combien de titans de pierre sont enfouis dans la montagne.
Leurs armes, elles-aussi devenues gigantesques, portent les inscriptions " D F A P, 4 uni ". Il ne s'agit pas du nom des 4 premiers Vents de la Cabale : Raison, Passion, Colère et Bonté.
Ces lettres sont peut-être les initiales des 4 sacrifiés.
Dans les tréfonds des grottes se trouve la réponse, au milieu du sanctuaire où a été lancé le sort et qui porte les inscriptions « Vents condamne Elatt » :
« Tandis que les Cinq Vents guideront notre main, nous ne devons jamais oublier. Aucun homme ne leur est supérieur. L’humanité ne doit jamais cesser de craindre et de respecter le monde qui se trouve au-delà de ces murs. Que la mort d’Elatt soit rapide. »
Quelque chose d’horrible s’est produit ici, nous le sentons. Il y a une tablette écrite dans l’ancienne langue, mais ni Oliele ni nous ne pouvons la lire.
Rentrons à Monsoon, nous y chercherons un traducteur.
En discutant avec le marchand de Sorobor à Monsoon, il nous parle d’un ancien traité de paix datant d’il y a environ 80 ans, qu’un explorateur lui aurait vendu il y a peu, rédigé dans l’ancienne langue d’un côté et dans une version grossière de la nouvelle langue de l’autre. Ce serait parfait pour nous. Cependant, le marchand n’est pas prêt de nous céder une copie sur parchemin pour moins de 150 pièces. Il s’agit du prix décidé par le grand maitre, qu’il a ordonné de ne pas ajuster. C’est donc le plus bas qu’il puisse proposer.
Mofat, avec son âge canonique, était en vie avant le Fléau et connaissait Elatt lorsqu’il était toujours humain, il devrait donc se souvenir de l’ancienne langue.
En survolant la tablette, nous devinons à son regard que le contenu doit être des plus… terrible.
Mais nous devons savoir, Oliele aussi. C'est primordial !
« Elatt doit être stoppé. Le peuple rejette nos enseignements et préfère le pouvoir de l’humanité aux Cinq Vents qui nous guident depuis la première aube. Ils l'élèvent au-delà de son statut mortel, une folie à laquelle il faut mettre un terme. Nous-seuls pouvons guider l’humanité, au nom des Vents.
Nous ne pouvons pas arrêter Elatt dans le domaine physique, il est trop puissant et trop bien gardé. La grande prêtresse a créé un sort qui l’affectera à distance et contre lequel il ne pourra rien. Une leçon divine : aucun mortel ne peut s’élever au-dessus des Vents qui nous traversent tous.
Nous forcerons son Vent intérieur à se retourner contre lui, son esprit à se mettre en guerre contre lui-même. Ceci sera un Fléau contre son être entier, une agonie spirituelle qui l’emplira d’une Corruption qui le consumera entièrement.
Ainsi déformer l’être de quelqu’un par force nécessitera une quantité incroyable de mana. Il nous faudra diverger l’ensemble de la Ligne de Force vers le point de convergence du sort. Avec l’essence d’Aurai derrière ce sort, je prédis un grand succès.
La Corruption le tuera instantanément ou le transformera en un monstre fou que tout le monde voudra détruire. Que le Vent de la Colère guide nos efforts, que personne n’oublie que tout humain n’est que chair à la merci des Vents d’Aurai. »
La Cabale des Vents, première et antique croyance de notre monde, a craint de se voir disparaitre à cause des principes de ce nouveau prophète. À cette heure, tous leurs temples sont tombés en ruine, l'un des derniers représentants est un vieux sage vivant en ermite dans la Chersonèse. Nous comprenons pourquoi cette peur d'être remplacé les a poussés aussi loin.
Mais...
Oliele ploie sous les questions. Pourquoi le Fléau a-t-il détruit une si grande partie d’Aurai s’il était censé uniquement tuer Elatt ? Pourquoi a-t-il fait exploser le sol, réduit une région à néant et a transformé l’environnement en bêtes monstrueuses, alors qu’Elatt est devenu un dieu ? Elatt a-t-il volontairement causé cette calamité ? Le sort a-t-il réussit ou échoué ?
Que s’est-il passé ?
C’est au dieu lui-même qu’il faut aller poser la question.
Devant l’autel, au cœur du temple, Elatt répond rapidement à notre appel, interpellé par la grande urgence ressentie dans nos cœurs.
À notre grande stupéfaction, Elatt ignorait que la Cabale des Vents avait utilisé un sort pour le tuer, pour emplir son esprit de Corruption et le retourner contre lui. Plus précisément, il ignorait leur méthode. Ils ont utilisé la puissance d’une Ligne de Force pour transformer le mana d’Aurai en une arme dont le but était de retourner son esprit contre lui… la dernière pièce du puzzle de son ascension. Tout lui parait clair à présent. La Cabale des Vents était prise de peur. Et la peur du changement nous fait faire d’horribles choses.
Ce dont il est certain, c’est que le jour où cela s’est produit, Elatt a ressenti une extrême douleur se manifester en lui alors qu’il traversait ce que nous appelons désormais les portes de Catharsis. Il s’est replié sur lui-même, dévoré de l’intérieur. Il s’est battu, a médité et a confronté le sort, confiant en sa capacité d’unifier son être.
Il a refusé de mourir. Son esprit s’est ouvert, a quitté son enveloppe charnelle et il est devenu ce qu’il est à présent : Une pensée vivante. Son corps, en revanche… Complètement détruit, il donna naissance à un déluge de Corruption qui se mit à corrompre les terres environnantes. Toutes sortes de plantes et d’animaux furent baignés dans la Corruption et devinrent d’horribles monstres : les bêtes du Fléau, animées d’un unique but : sa mort. Mais ne pouvant plus mourir, elles se sont mises à attaquer toutes formes de vie, désespérées d’accomplir leur tâche.
S’il avait su que sa survie allait déclencher une telle horreur pour le monde, il aurait choisi de mourir. Mais maintenant… cela l’aide à comprendre pourquoi il est devenu ce qu’il est et pourquoi il a l’impression de faire partie d’Aurai.
La clé du divin est donc une volonté impénétrable face à la mort, alimentée par une incroyable source de mana. Résister à la mort de son propre esprit et transcender le néant.
Nous ne devrions pas laisser ce savoir se rependre trop loin et trop vite. Il bouleverserait les fondations d’Aurai. Une telle connaissance est dangereuse si elle n’est pas révélée avec prudence.
Oliele lui demande pardon d’avoir douté de lui et remis en cause ses motivations.
Mais rappelons-nous que seuls les doutes et les questions mènent à l’apprentissage ; et l’apprentissage mène à la compréhension. Elatt est reconnaissant que cette vérité ait été déterrée.
Toutefois, les prêtres avec qui Oliele a partagé ses doutes ont renié leur foi, la Mission Divine est sans nouvelle. Ils se seraient réfugiés dans une grotte connectée à l’un de ces lotus géants du Marais. Soeran les recherche, mais Oliele doit leur faire comprendre la vérité.
En parlant de ces prêtres à Mofat, son inquiétude est d’autant plus justifiée que ces jeunes missionnaires ont, selon lui, disparu après avoir été attaqués il y a peu par un autre disciple, pour avoir douté d'Elatt. Et bien que ce disciple en question leur ait dit de garder leur opinion personnelle pour eux-mêmes, Mofat craint qu’on les ait tout de même agressés.
C'est incompréhensible pour Mofat que des pèlerins s'en prennent à d'autres qui doutent et s'interrogent. Elatt ne veut pas de croyants dogmatiques, il veut des résultats, et ne juge pas les individus par leurs croyances, mais bien par leurs actions !
Nous retrouvons à temps les prêtres rebelles, cependant les paroles d'Oliele et Soeran se montrent inefficaces.
Ils n’ont pas mis longtemps à découvrir la connexion entre Elatt et le Fléau, quand on constate que le Fléau est né exactement là où il a voyagé.
Avec une longue explication, nous relatons ce qu’il s’est passé à Abrassar il y a 100 ans, en précisant qu’Elatt ne s’est pas laissé mourir simplement par pur instinct de survie, ce sentiment humain qui prend sans conteste le dessus dans les moments de désespoir. Son ascension en est une conséquence fortuite. Il n'a pas voulu l'arrivée de ce Fléau, ni de ce qui a suivi, comme par exemple la cruelle nécessité des Vigiles, qui pallient le fait que ses pouvoirs sont limités.
Les prêtres finissent par entendre raison.
Nous sommes soulagés, et en plus de cela, notre précieuse amie Oliele souhaite rester elle-aussi missionnaire de la Mission Divine. Elle désire la destruction complète du Fléau, cette révélation n’y change rien. Excellente nouvelle !
Dans des circonstances plus tragiques, ses doutes auraient très bien pu la pousser à renier sa foi et quitter le chemin de la Mission Divine.
Le cardinal Bourlamaque nous félicite. Beaucoup auraient réglé ce conflit idéologique par la force. Mais nous, au contraire, avons réussi par la voie du cœur. Elatt nous nomme directement Champion, désormais sous la responsabilité directe du cardinal. Pour la simple et bonne raison qu'il ne voit pas pourquoi nous perdrions notre temps chez les templiers alors que nous appartenons clairement au rang des champions. Non seulement nous nous battons avec talent, mais savons également gagner un conflit sans utiliser la force.
La chaleur d’une nouvelle part d’Elatt nous envahit.
Aux mêmes moments à Berg,
Arrivé à Berg, Rissa Aberdeen nous demande de rejoindre la Krypteia. Si nous n'en avons jamais entendu parler, c'est la preuve qu'ils ont bien fait leur travail.
Lorsque le Collectif de la Chambre Bleue fut formé il y a des siècles, certains d'entre eux voulaient s'assurer de conserver des archives détaillées de tout ce que le Collectif faisait, mais de façon bien plus complète que de simples parchemins pouvaient retranscrire. Plusieurs membres décidèrent alors de conserver directement leurs souvenirs dans un autel, créant ainsi les Souvenirs Ancestraux. Cette collection de souvenirs représente le cœur même, l’âme du Collectif, et c’est ainsi que la Chambre Bleue a pu conserver autant de pouvoir et gouverner ses sujets pendant des centenaires.
Puis un jour, l’une des membres de la Krypteia les a trahis. Elle utilisa une magie interdite pour dévorer les souvenirs de ses ancêtres. Elle devint une liche et utilisa sa lignée comme phylactère pour maintenir son immortalité. Nous la connaissons déjà sous le nom de la Dame Pourpre ; tout le monde connait ce conte de fée de la liche qui a soi-disant fuit sur la Lune Pourpre.
Pourtant, elle est bien réelle, et si elle venait à prendre le contrôle des Souvenirs Ancestraux, ce serait la fin du Collectif de la Chambre Bleue. Elle pourrait les utiliser pour contrôler les décisions de la Chambre, lâcher une horde de morts vivants sur Enmerkar, ou pire encore…
Rissa est la chef de la Krypteia, et c’est en utilisant les Souvenirs Ancestraux qu’elle peut exercer autant de pouvoir sur la Chambre Bleue.
La Krypteia consulte fréquemment les Souvenirs Ancestraux pour trouver les descendants de la Dame Pourpre et les éliminer. Mais elle n’a toujours pas été mise hors d’état de nuire, car cette liche fait preuve de plus en plus de ruse pour concevoir ses descendants et les dissimuler, il est de plus en plus difficile de mettre la main dessus.
Une fois de plus, la Dame Pourpre se met de nouveau en travers de leur route.
Cependant, tous les membres sont actuellement tenus par la guerre. Rissa n’a que Julius Sutherland et Gabriella Sullivan de disponible, c’est pourquoi elle veut que nous rejoignions nous aussi la Krypteia.
Le petit frère d’Yzan, Roland Argenson, a déjà accepté. Rissa lui a proposé de payer son insurmontable prix du Sang tant qu’il restera au sein de la Krypteia. Il n’a plus rien à perdre de toute façon.
Il est nécessaire de se connecter à la magie de ce monde pour se lier aux Souvenirs Ancestraux et intégrer la Krypteia. Pour Roland également.
Nous voilà donc partis avec ce dernier pour la Chersonèse, afin de s’ouvrir au mana grâce à la Ligne de Force de la montagne Conflux.
Roland n'est vraiment bon à rien, il a failli se faire dévorer par une mante des rochers dans la montagne.
Mais nous y sommes enfin, la grande Ligne de Force, là où jaillit le mana de la terre à l’état pur, au cœur même de la montagne Conflux.
Les cinq premières sentinelles sont les gardiens de ce lieu et veillent sur cette ligne. C’est auprès de la première sentinelle que nous libérons le pouvoir du mana en nous.
Roland a d'ailleurs offert et sacrifié autant qu'il a pu. Son corps a subi une trop grande aspiration de vie et d'énergie, il est à bout de force. Mais il sent également son immense puissance magique croître et pour la première fois de sa vie, peut espérer avoir un futur meilleur.
Nous l'aidons ensuite à récupérer un vieux compas de navigation qui appartenait à son père, dans une grotte non loin de Cierzo. Il l’avait pris avec son frère lorsqu’ils étaient petits, mais se sont faits attaquer par une crevette pistolet. L'ancien gardien des portes de Cierzo les a sauvés in extremis, mais les enfants ont perdu ce compas, qu'il tient à récupérer aujourd'hui. Il lui tient à cœur. C'est tout ce qu'il lui reste de son père.
Une crevette pistolet nous attendait dans cette grotte, nous en venons à bout sans problème. Cependant, malgré l'acquisition d’une considérable épée de mana avec le don de vie qu’il a offert à la Ligne de Force, Roland peine à canaliser son pouvoir et à la maintenir opérante. De plus, il a tellement donné que son corps est vidé et complètement fragilisé, il tient à peine debout. Il désespère d'heure en heure d'arriver à quelque chose dans sa vie....
De retour à Berg, Gabriella Sullivan nous demande d’aller tuer une horreur carapacée verte pour vérifier si l’nous sommes de taille à intégrer la Krypteia. Un monstre pareil, c'est presque du suicide, mais si nous sommes incapables de vaincre une telle bête, nous n'aurons pas la moindre chance contre la Dame Pourpre.
Roland n’est malheureusement pas plus dégourdi qu'avant, c’est un tramontane toujours aussi gauche et incompétent. Nous pouvons demander au forgeron Taleron de lui fabriquer une épée réceptacle capable de maintenir sa magie opérante.
Mais même avec ça, ce ne sera pas vraiment mieux pour se défendre contre l'horreur carapacée au vieux temple de la Cabale des Vents.
Pauvre Roland, que va-t-il advenir de lui...
Une fois revenu voir Gabriella, celle-ci emmène Roland dans la nécropole située sous la Chambre Bleue pour commencer son initiation, et nous demande d’aller chercher Julius Sutherland avant de nous y rendre également.
Quelle horreur ! Julius git au sol de l’auberge de la ville, le corps brutalement écrasé contre le mur dans une mare de sang. L’aubergiste nous informe, terrorisée, que c'est Sagard Battleborn qui a tué le pauvre jeune homme... pour se défendre contre son agression ! Mais pourquoi Julius s’en serait-il pris au maitre de la Chambre ?
Sagard nous explique que Julius Sutherland était à l’auberge en train de discuter avec une fille vêtue de rouge, et ça a tourné en dispute. Elle lui disait qu’elle devait faire une chose absolument, il a refusé, en ajoutant qu’il ne la laisserait pas gâcher sa vie. Cela avait pourtant l'air impératif pour cette femme, qui a répondu à Julius « Si je ne parviens pas à la nécropole, ma maitresse me tuera ».
Sagard s’est rapproché d'eux pour demander ce qu’il se passait. C'est alors que Julius a sorti sa dague et a essayé de le poignarder. La fille en a profité pour prendre la clef de la nécropole à sa ceinture et s'est enfuie.
Julius... espèce d’idiot. Une histoire vieille comme le monde. Comment a-t-il pu se faire berner aussi facilement par cette femme et la prendre en affection…
Sagard est exaspéré par la situation qu’il n'arrive pas à comprendre. Il ne fait donc pas partie de la Krypteia.
De son point de vue, l’un des sbires de Rissa a essayé de le tuer ! Il exige une discussion immédiate avec celle-ci !
Ce sera sans nous, nous devons stopper l’envoyée de la Dame Pourpre avant qu’elle n’atteigne la nécropole et qu'il soit trop tard.
C’est ici.
Le tombeau des ancêtres. Là où les centaines, les milliers de générations d’adeptes ont offert leurs souvenirs à l’autel de la Krypteia.
Des spectres ont envahi la nécropole et ont blessé Gabriella. Ce sont des souvenirs qui se sont séparés des Souvenirs Ancestraux. La disciple de la Dame a dû commencer à les corrompre. Elle a également bloqué l’accès à l’autel.
Gabriella est encore en vie, c’est Roland qui l’a sauvée ! Il a offert tellement à la ligne de force, que son affinité à l’éthérée dépasse l’entendement, il peut sentir les spectres mieux que quiconque. Il tente en ce moment même d’arrêter les plans de la Dame Pourpre.
Grâce à des fougères graisseuses, nous faisons une offrande aux autels de la famille Aberdeen et de la famille Sutherland, afin que les esprits errants nous reconnaissent et nous laissent entrer.
La voie est libre. Nous nous précipitions vers l’autel des Souvenirs Ancestraux rejoindre Roland.
Il peut les voir, les sentir, tous ces souvenirs qui se font corrompre, qui luttent et agonisent. La disciple a déjà pénétré les souvenirs de l’autel, une partie est déjà corrompue et perdue. Mais Roland peut la vaincre, avec sa lame, grâce au pouvoir colossale du mana qui est en lui.
Il n’y a pas d’autres solutions. Si nous perdons ces Souvenirs Ancestraux, nous perdrons le Collectif. Roland sait, sent où il doit frapper. S'il est de taille à affronter la disciple ? Roland s’en moque. La ville de Berg en dépend, tout le Collectif de la Chambre Bleue en dépend. Même s’il n’en est pas capable, il doit essayer !
Au moment où sa pointe transperce l’autel, une explosion d’énergie bleutée nous aveugle. Le cri perçant d’une femme retentit dans la nécropole, suivi d’une puissante rafale rouge qui passe à toute allure près de nous.
Roland a réussi !
Cependant, l’énergie nécessaire pour la vaincre était trop importante.
Roland s’élève, une lumière étrange brille dans ses yeux.
Ce sont les Os Chuchoteurs, une liche, gardiens des Souvenirs Ancestraux. Ils possèdent le savoir des ancêtres les plus anciens et œuvrent sagement pour le bien du Collectif, dont ils représentent sans conteste l’incarnation de son histoire.
Roland s’est sacrifié, il les a sauvés au péril de sa vie. Son esprit a été absorbé par l’autel et a fusionné avec les Souvenirs. Il restera parmi eux, ils ne forment plus qu’un désormais. Ensemble, ils garderont et protègeront les Souvenirs.
Dans une vision, l’esprit de Roland nous apparait, satisfait et paisible.
Adieu Roland...
Nous tombons sur Rissa en remontant à la surface. Libre à elle d’aller à la rencontre de notre nouvel « ami ».
Elle n'ose imaginer ce qui se serait passé si nous n'avions pas été là. Mais tout cela, c'est grâce à Roland. Qu'il repose en paix auprès des ancêtres.
Si cette liche est réellement disposée à nous aider, alors nous avons rééquilibré les forces avec la Dame Pourpre. Rissa descend en hâte pour aller lui parler.
Nous sommes intimement persuadés qu'un épouvantable désastre se serait produit si Roland avait échoué.
Il serait parvenu à séparer les Souvenirs corrompus de l’autel, mais la disciple, Jarinda, aurait pénétré son corps. Ne pouvant lutter et la contenir plus longtemps en lui, Roland nous aurait supplié de la tuer, de le tuer, avant de perdre le contrôle et de se faire entièrement posséder. Et même avec sa mort et la disciple hors d’état de nuire, une armée de fantômes aurait déferlé sur Berg dans un hurlement. Les mémoires et souvenirs corrompus, coupés du groupe et libérés par Jarinda sans doute. Nous avons évité le pire.
Gabriella Sullivan s’en est sortie et se remettra vite sur pied pour retourner à la chasse. Mais elle nous confie que le fait que Rissa n’ait pas vu venir la trahison de Julius l’a beaucoup déçu. Il serait peut-être temps pour dame Aberdeen d’abandonner sa position de chef de la Krypteia.
Bien plus tard, nous rapportons du sable bleu aux Os Chuchoteurs, dont ils peuvent extraire l’histoire contenue dans les grains, et ajouter ces mémoires aux Souvenirs Ancestraux. En échange, ils nous livrent diverses informations sur Aurai, comme la présence d’un esprit piégé dans une tombe de la Chersonese, ou qu’une seule vie ne suffirait pas à rassembler assez de ces précieuses et rarissimes pierres de Tsar pour en faire une armure, ou encore l’existence d’un coffre que la Dame Pourpre a caché à Enmerkar, juste en dessous du cristal vigil…
Un messager de la Mission Divine est arrivé à Berg : Elatt demande la paix.
Une trêve a donc été déclarée et les négociations avec Levant auront lieu à Monsoon après avoir convaincu le reste des maîtres de la Chambre.
Bien que Levant ait frappé en premier et que la Chambre Bleue soit en train de gagner la guerre, nous ne prendrons pas le risque de contredire un dieu, et nous ne sommes pas comme Sagard Battleborn, à ne vouloir qu’engendrer la violence.
Nous sommes chargés de convaincre les grandes familles du Collectif qui s’y opposent. Tout d’abord Sagard Battleborn, qui souhaite fermement remplacer les monarques de Levant par un seigneur loyal à la Chambre Bleue. Il serait même prêt à déclencher sa propre guerre si la paix est déclarée. Rissa Aberdeen n’a aucune chance de le convaincre, sa rancune envers elle à cause de ce qui s’est passé avec Julius Sutherland est toujours présente. Mais ce n’est pas un problème pour nous.
Une démonstration de force reste toujours la meilleure solution avec lui.
Nous devons également convaincre Rastarte, le maitre de la Chambre de la tribu Montcalme, situé dans la Chersonese. Apparemment, ce clan veut la mort de Rissa depuis que cette dernière a appris qu’une alliée de la Dame Pourpre vivait au sein de leur tribu. Si Rissa ou Gabriella Sullivan tentaient de s’y rendre, elles seraient abattues sur le champ. Rien d'étonnant à cela, ils sont réputés pour être de vrais barbares.
Arrivé au camp Montcalme, la rencontre avec le chef Rastarte ne se déroule pas très bien : ils haïssent les gens de Cierzo après ce que nous leur avons fait. Nous pouvons remercier la trêve, sans quoi ils nous auraient déjà massacrés.
Rastarte refuse la paix, sa haine contre Rissa n’a aucune limite et ils savent pertinemment le pouvoir qu’elle exerce sur la Chambre Bleue. Voir les tribus qui y sont rattachées être détruites le ravi au plus haut point.
D’autant plus que la Chambre Bleue ne les a pas consultés avant de partir en guerre, elle ne s'est pas non plus souciée d'eux lorsque l'un de leur membre a été empoisonné. Leur regrettée Estelle, qui était l’âme de la tribu, elle apportait joie et espoir grâce à ses chansons, assassinée sans conséquences. La Chambre est censée former une famille, et pourtant on a prétendu sa mort comme un accident tragique.
Les fantômes des Tombes Corrompues les protègent désormais, et leur disent tout. C'est eux qui les ont informés que cet assassinat était un acte de Rissa.
Montcalme ne souhaite qu’une seule chose : que Levant brûle les tribus de l’Est, que la Chambre Bleue avec ses promesses mensongères souffre autant qu’ils ont souffert et comprenne ce que c'est de perdre les personnes que l'on aime.
Pourtant, ces personnes doivent comprendre que les fantômes les protègeront tant que le clan leur fournira des vies. Mais s’ils arrêtent de les nourrir, ces créatures instinctives, sans une once de conscience, s’attaqueront forcement à eux et les dévoreront.
La colère de leur chef est compréhensible, mais lorsque l'armée de Levant aura détruit toutes les tribus alentours, où Rastarte trouvera-t-il la nourriture pour ses fantômes mangeurs de chair ? Parmi son propre peuple ? Pense-t-il vraiment empêcher la mort de son clan en les sacrifiant pour obtenir la protection des fantômes ? Ça n'a pas de sens...
Nous réussissons à convaincre Rastarte, c’est au tour du grand maître Cyr.
Au Nord-Est du Marais, cette paix convient parfaitement aux Géants de cendres. Les cendre-nés trouvent la guerre avec les hommes du désert très divertissante mais ils ont hâte de retourner à leurs arts.
Cyr ne souhaite pas participer au dialogue de paix, il ne veut pas donner au peuple d’Elatt l’impression que leur « dieu » est l’égal des leurs. Par conséquent, le grand maître nous demande de le représenter à la réunion.
Dialogue de paix
C’est au temple d’Elatt, à Monsoon, que se déroulent les négociations de paix.
Arbitrés par le cardinal Bourlamaque, Sagard Battleborn, Rissa Aberdeen le roi Simeon et la reine Calixa, blessée à mort, sont réunis.
Les dirigeants respectifs des deux camps commencent à se quereller, mais Elatt est là en personne pour les reprendre. Trop de sang a coulé, il est temps de trouver un accord pacifique en adultes.
Malgré les réticences de Simeon, l’ensemble du collectif de la Chambre est uni sur cette décision, grâce à la réussite de nos pourparlers. Même les Géants de cendres souhaitent mettre un terme à cette guerre.
Rissa demande alors des réparations pour les villages détruits, ainsi que la moitié des réserves d’armes à feu levantines et le savoir nécessaire pour en fabriquer d’avantage, pour établir une égalité militaire afin de réduire les risques de conflits futurs.
Mais Levant a besoin de ses armes contre les bêtes d’Abrassar, et redoute aussi d’armer la Chambre Bleue sachant que son peuple pourrait vouloir se venger. La bonne foi de leur ennemi est difficile à croire.
Rissa rappelle aux monarques que Levant a déclenché cette guerre. Simeon s’emporte aussitôt et ordonne de lâcher immédiatement le sujet. D'après lui, la personne à la tête de l’opération a été arrêtée et il ne veut plus en entendre parler. Toutefois, sa femme le reprend, elle comprend la position de la Chambre. En laissant cette guerre éclater sous leurs yeux, ils auraient dû être plus prudents. Ils partageront les armes avec la Chambre Bleue.
Cependant, leur royaume doit être reconstruit. Leurs ressources alimentaires et militaires sont ravagées et épuisées, Levant est à la limite de l’effondrement. Calixa a besoin de savoir que son royaume sera entre de bonnes mains, même après sa mort. Rissa propose donc la fourniture du surplus céréalier de la Chambre au plus vite comme échange équitable.
Simeon réclame qu’Elatt fasse sa part du marché : sauver sa femme qui se meurt.
Selon les dires du dieu, Calixa a démontré une détermination incroyable ainsi qu’une immense dévotion aux besoins de son peuple, poursuivant le progrès et l’amélioration avec un zèle inégalé. Ce sont les traits dont Levant a besoin pour prospérer, mais ils sont également la clé qui permettra à Calixa de survivre à sa propre mort et de réaliser le rêve levantin, en devenant la nouvelle déesse de Levant. La reine a peur de comprendre…
Elatt nous révèle que le poison qui l’a infectée contenait le sang d’une bête du Fléau et sa Corruption persiste en elle. Bien que le poison lui-même ait été purifié, la Corruption l’emportera et la transformera en monstre. Pour survivre, il lui faut transcender son existence actuelle. Tout comme Elatt, elle doit devenir une pensée vivante et, une fois élevée au statut de déesse, mener son peuple vers la prospérité.
Rissa ne peut le tolérer : créer une déesse qui était tout juste en guerre contre la Chambre juste comme cela, c’est de la folie !
Cette solution drastique est la seule solution qui assurera la survie du Royaume Héroïque. Ceux qui s’y opposent doivent s’abstenir. Elatt refuse que cette paix soit déclarée seulement pour que Levant s’écroule peu après. Il est le dieu de la Chambre Bleue ; le nouveau statut de Calixa apportera l’équilibre à Aurai.
Il nous faut également comprendre qu’Elatt a lui-même ses limites. S’il reste le seul dieu dont l’humanité dispose, le Fléau ne sera jamais définitivement anéanti et nous ne ferons jamais plus que « survivre ».
Rissa s'étonne, elle saisit le sens des paroles des Os Chuchoteurs, qui lui ont présagé que ceci allait se produire.
Une chance que nous ayons stoppé la Dame Pourpre ! Si une armée de fantômes avait déferlé sur nous pour arpenter la forêt d’Enmerkar, Simeon n’aurait pas manqué de le savoir et de le rétorquer à Rissa, insistant sur ses problèmes à elle « plus importants » à gérer que le sort de Calixa.
Rissa connait sa place, elle ne peut contredire un dieu… mais elle prie Elatt de bien considérer l’impact de ses actions.
Tout ceci est soudain, mais c’est pour le bien de son peuple que Calixa accepte de sacrifier son humanité.
Cette solution ne plait pas à Simeon, le partage de ses armes aura un prix. Cela ne laisse guère le choix à Rissa, qui accepte ces conditions.
Le pacte est scellé.
À cet instant, Elatt met l’assemblé en garde. L’ascension de Calixa doit démarrer sur le champ mais ce rituel amplifiera la présence d’Elatt en ce lieu, ce qui attirera le Fléau de tout le Marais. Dans sa folie, il ignorera même l’agonie causée par le cristal vigile et attaquera Monsoon. Il ne peut accomplir le rituel tout en repoussant le Fléau.
Les dirigeants rassemblent alors leurs troupes et se préparent au combat. Simeon s’adresse une dernière fois à sa femme, lui promettant de se battre pour deux pour qu’elle puisse renaître en toute sérénité.
Dehors, les bêtes du Fléau affluent de toute part, dont un immaculé monstrueusement puissant : le Boucher des Hommes.
C’est avec toutes les armées que nous livrons bataille.
Après une lutte acharnée, les dirigeants des factions et autres grands combattants se sont réunis au pied des escaliers du temple.
Sagard Battleborn n’en revient pas, il refuse d’y croire ! Laisser Levant obtenir une déesse ! Il ne comprend pas comment Rissa a pu autoriser une chose pareille, car cet acte sonnera notre destruction…
C’est également le cas de Damian Lockwell, qui se demande pourquoi personne n’a retenu la leçon. Un dieu de plus… nos descendants seront les pions dans leurs machinations pour obtenir le pouvoir d’Aurai.
Quant à Rissa, elle est contente que nous soyons là.
Aujourd’hui est un jour historique, ce n’est pas tous les jours que l’on assiste à une ascension divine. Elle décrit cela comme l’étincelle qui allumera le changement d’Aurai, la situation devra être surveillée de près.
Nous sentons de la gratitude dans ses paroles, notre impénétrable défense de Monsoon à sauver des vies. Simeon lui a demandé de nous remettre un cadeau en gage de reconnaissance.
Nous sommes dorénavant libres de faire comme bon nous semble.
En allant parler au cardinal, celui-ci ne semble pas en grande forme. Apparemment les membres de la Mission Divine ont tous beaucoup sacrifié pour s’assurer que l’ascension fonctionne, il n’est plus en aussi bonne santé qu’avant…
Aux mêmes moments à Levant,
Des nouvelles urgentes viennent de parvenir du Marais Béni : Elatt demande la paix.
La Chambre Bleue est en cesser le feu jusqu’aux négociations que la Mission Divine est prête à gérer pour s’assurer d’une paix équitable. Ceci est la seule chance pour le Royaume Héroïque de s’en sortir face aux armées adverses devenues trop puissantes, trop vite.
Même si cela ne plait pas au roi Simeon après tout ce que la Chambre Bleue nous a fait subir, le couple royal accepte cette demande car elle vient d’Elatt. Ils sont prêts à entendre la Chambre tant que celle-ci fait preuve de bonne foi. La guerre doit se terminer, pour le bien de tous.
Seulement, à l’instant où cette nouvelle est arrivée, Cyrene et Yzan Argenson ont disparu avec plusieurs des troupes. Yzan ne peut pas pardonner le support fourni par la Chambre auprès des Corsaires des Sables qui nous ont affamés, et Cyrene a pris la perte de ses soldats trop à cœur. Ils ont vu trop de violence, c’est presque sûr que ces deux-là prévoient de saboter les négociations.
Nous savons où les chercher grâce à une note abandonnée, indiquant où Cyrene doit rejoindre Yzan.
Retrouvons-les à tout prix avant qu’ils ne trahissent Levant.
Les portes du palais se referment derrière nous, la loi martiale est rentrée en vigueur et l’accès à la ville toute entière est bloqué jusqu’à nouvel ordre afin d’endiguer toute éventualité. Ne perdons pas de temps.
Notre vieil ami se trouve en effet dans une planque avec deux autres « acolytes », et essaie de nous convaincre de se rallier à sa cause.
Simeon et Calixa ont trahis les idéaux de Levant en acceptant la paix avec ceux qui ont commis tous ces crimes, qui ont cherché à nous affamer et à nous déchirer en toute impunité. Des criminels comme Sagard Battleborn. Porter la couronne revient à ceux qui ont arrêtés les Corsaires, ceux qui ont nourri Levant et sauver cette ville, des personnes comme lui et nous. La colère est la seule réponse appropriée ! C’est l’unique justice à appliquer envers la Chambre Bleue.
Yzan ne voit pas que Simeon et Calixa aurait pu en faire autant si la guerre n’avait pas mis à genoux le royaume financièrement. Il a beau se justifier en disant que ce sont les Bleus qui l’y ont poussé, mais le régicide, la trahison et la répression violente ne sont pas les véritables idéaux de Levant. Il a quitté Cierzo car la tribu lui attribuait les problèmes de Roland, mais ne voit-il pas qu’il est en train de faire la même chose avec Levant et cette guerre civile ? Nous ne laisserons pas notre ami devenir comme la personne dont il cherche à se venger, en tuant les innocents qu’il croisera sur son chemin parce ces derniers soutiennent les monarques, ou en envoyant nos hommes sur le front d’une guerre ingagnable. Nous ne le laisserons pas devenir aussi cruel que Sagard, qui a tenté d’affamer une population sans défense.
Yzan reste malgré tout persuadé qu’accepter la paix reviendrait à se rendre à la merci de la Chambre Bleue, car la Mission Divine ne pourra pas préserver le Royaume Héroïque de leurs conditions. La guerre reste notre seule chance de survie. Il est conscient qu’il risque la destruction de sa ville dans les deux cas.
Levant survit à peine, une crise de plus et nous sommes tous morts. Yzan finit par entendre raison.
Malheureusement, il est déjà considéré comme un traitre par le Royaume. Sa meilleure option est de continuer à se faire passer pour un agent double auprès de Cyrene.
C’est alors que les deux soldats qui l’accompagnaient, comprenant le revirement de leur chef, se retournent contre nous.
Ils sont neutralisés sans mal.
D’après Yzan, Cyrene compte tirer sur Calixa avec une balle qui renferme un poison incurable, conçue pour percer n’importe quelle armure. Simeon est quelqu'un d'imprudent, il sera très facile par la suite pour Cyrene de le vaincre une fois privé de sa femme. Elle planifie ce scénario depuis l’attaque de Berg.
Il n’est pas encore trop tard ! Nous retournons au palais en vitesse.
Cependant, la ville est complètement inaccessible. Même l’entrée du passage souterrain située dans le désert est barricadée. Heureusement pour nous, c’est Markus qui garde l’entrée des bas quartiers. Bien qu’il connaisse notre force de frappe, nous sommes sur la liste noire de Cyrene, il ne peut pas nous faire entrer. Même si ça ne lui plait pas de faire partie du coup, son chef et ses troupes sont dans les parages et l’exécuteront sur le champ s’ils se rendent compte qu’il nous a laissé passer…
Sauf si c’est nous qui les exécutons avant.
Le groupe armé campe à la carrière de roses des sables.
Ça y est, c’est fait. Ils ne poseront plus problème à Markus, ni à personne d'autre.
La voie vers les bidonvilles est ouverte.
Œil-d’oiseau est encore présent dans les ruelles des bas quartiers, à l’intérieur de l’enceinte, malgré le coup d’état en cours et le risque que tout se transforme en guerre civile. Grâce à l’aide que nous avons apporté à cette misérable population exclue et démunie, Œil-d’oiseau, reconnaissant, fait diversion pour nous auprès des soldats postés à l’entrée des tunnels, à l’aide de quelques pièges à fil en notre possession pour couvrir sa fuite.
Sans cet apport de nourriture fourni aux bas quartiers, Œil-d’oiseau, et tous les autres, seraient probablement morts de faim, et c’est auprès des gardes qu’il aurait fallu trouver un moyen de passer.
Dans les souterrains, Dawne nous montre de plein gré le passage qui mène à la bibliothèque du palais. Nous avons épargné la vie de Zagis et le reste du Vieux Levant, ce qui importe le plus à ses yeux. De plus, elle n’aime peut-être pas Simeon et Calixa, mais déteste encore plus cette soldate bigote qu’est Cyrene. Car Dawne sait que Cyrene n’aura aucun scrupule à anéantir le peuple du Vieux Levant une fois qu’elle se saura emparer du pouvoir.
Nous y sommes enfin.
Trop tard.
Les monarques sont tombés.
En rejoignant les côtés d’Yzan, Cyrene réalise que notre ami a changé de camp. Il l’implore d’arrêter, Levant est condamnée à la destruction s’ils ne mettent pas fin à cette guerre !
Mais jamais elle ne laissera le meurtre de ses troupes sans réponse, jamais elle ne pardonnera à ces saletés de bleus la famine qu’ils ont causée.
De toute façon, il est trop tard, elle a déjà tiré sur Calixa avec une balle infectée de venin du Fléau. Cyrene, en tant que nouvelle reine auto proclamée de Levant, ne peut tolérer les traitres tels que nous. Et malgré le regret d’en arriver là, Yzan dégaine son arme.
Nous n’avons plus le choix…
Cyrene a été abattue. Le roi, à genoux auprès de sa femme à l’agonie, nous relate les faits : Cyrene a tiré sur la reine depuis le balcon et ses sbires ont dressé un barrage en direction de Simeon lorsqu’il a tenté d’intervenir. La balle a pénétré son armure et le poison rempli de Corruption s’est répandu en elle. Le désespoir l’envahit, il ne peut la purifier sans la tuer.
C’est alors que tous ceux présents dans la salle ressentent la chaleur d’un feu de camp en eux… Elatt parle dans nos esprits.
Le dieu demande de nous rendre à Monsoon sur le champ, d’accepter la paix et il sauvera Calixa.
Allons-y.
Dialogue de paix
C’est au temple d’Elatt, à Monsoon, que se déroulent les négociations de paix.
Arbitrés par le cardinal Bourlamaque, Sagard Battleborn, Rissa Aberdeen le roi Simeon et la reine Calixa, blessée à mort, sont réunis.
Les dirigeants respectifs des deux camps commencent à se quereller, mais Elatt est là en personne pour les reprendre. Trop de sang a coulé, il est temps de trouver un accord pacifique en adultes.
Les monarques de Levant ont entendu dire que la négociation de cette paix divise le Collectif, et bien que Rissa leur assure que la minorité qui refuse la paix sera punie si elle enfreint le traité, cela ne rassure pas Calixa. Toute faction opposée à la paix, même minuscule, pourrait facilement relancer le conflit. Et en ce qui concerne la famine de Levant provoquée par l’un des membres de la Chambre en collaboration avec des bandits, Rissa soutient que les coupables perdront leurs rangs et seront, grâces à nos preuves, jugés par leur tribu. Mais autant dire que les deux parties montrent les dents.
Rissa demande alors des réparations pour les villages détruits, ainsi que la moitié des réserves d’armes à feu levantines et le savoir nécessaire pour en fabriquer d’avantage, pour établir une égalité militaire afin de réduire les risques de conflits futurs.
Mais Levant a besoin de ses armes contre les bêtes d’Abrassar, et redoute aussi d’armer la Chambre Bleue sachant que son peuple pourrait vouloir se venger. La bonne foi de la Chambre est difficile à croire.
Le cardinal tranche et accepte le partage des armes, quiconque relancera le conflit fera face au jugement d’Elatt. La protestation de Simeon est immédiate : la Mission Divine ne peut prendre une telle décision alors que, d’après ses renseignements, l’une des leur a été capturée et emprisonnée illégalement dans une prison hors de Monsoon ! Rissa renchérit en rappelant aux monarques que Levant a déclenchés cette guerre. Calixa les rassure avec douleur, l’instigateur a été exécuté, la chair de leur chair… ils ne peuvent faire plus.
Bien que Levant ne soit plus en manque de vivres, la requête de la Chambre pourrait bien déclencher une nouvelle crise. Les monarques demandent donc des provisions en échange.
Simeon réclame qu’Elatt fasse sa part du marché : sauver sa femme qui se meurt.
Selon les dires du dieu, Calixa a démontré une détermination incroyable ainsi qu’une immense dévotion aux besoins de son peuple, poursuivant le progrès et l’amélioration avec un zèle inégalé. Ce sont les traits dont Levant a besoin pour prospérer, mais ils sont également la clé qui permettra à Calixa de survivre à sa propre mort et de réaliser le rêve levantin, en devenant la nouvelle déesse de Levant. La reine a peur de comprendre…
Elatt nous révèle que le poison qui l’a infectée contenait le sang d’une bête du Fléau et sa Corruption persiste en elle. Bien que le poison lui-même ait été purifié, la Corruption l’emportera et la transformera en monstre. Pour survivre, il lui faut transcender son existence actuelle. Tout comme Elatt, elle doit devenir une pensée vivante et, une fois élevée au statut de déesse, mener son peuple vers la prospérité.
Rissa ne peut le tolérer : créer une déesse qui était tout juste en guerre contre la Chambre juste comme cela, c’est de la folie !
Cette solution drastique est la seule solution qui assurera la survie du Royaume Héroïque. Ceux qui s’y opposent doivent s’abstenir. Elatt refuse que cette paix soit déclarée seulement pour que Levant s’écroule peu après. Il est le dieu de la Chambre Bleue ; le nouveau statut de Calixa apportera l’équilibre à Aurai.
Il nous faut également comprendre qu’Elatt a lui-même ses limites. S’il reste le seul dieu dont l’humanité dispose, le Fléau ne sera jamais définitivement anéanti et nous ne ferons jamais plus que « survivre ».
Rissa connait sa place, elle ne peut contredire un dieu… mais elle prie Elatt de bien considérer l’impact de ses actions.
Tout ceci est soudain, mais c’est pour le bien de son peuple que Calixa accepte de sacrifier son humanité.
Simeon peut faire avec, considérant Levant comme victorieux de ce conflit. Le collectif de la Chambre Bleue accepte également ces accords de paix.
Le pacte est scellé.
À cet instant, Elatt met l’assemblé en garde. L’ascension de Calixa doit démarrer sur le champ mais ce rituel amplifiera la présence d’Elatt en ce lieu, ce qui attirera le Fléau de tout le Marais. Dans sa folie, il ignorera même l’agonie causée par le cristal vigile et attaquera Monsoon. Il ne peut accomplir le rituel tout en repoussant le Fléau.
Les dirigeants rassemblent alors leurs troupes et se préparent au combat. Simeon s’adresse une dernière fois à sa femme, lui promettant de se battre pour deux pour qu’elle puisse renaître en toute sérénité.
Dehors, les bêtes du Fléau affluent de toute part, dont un immaculé monstrueusement puissant :
le Boucher des Hommes.
La bataille fait rage. Et qui aurait pu croire que nous nous battrions côte à côte avec des membres la Chambre Bleue, comme Sagard Battleborn !
Après une lutte acharnée, les dirigeants des factions et autres grands combattants se sont réunis au pied des escaliers du temple.
Simeon nous félicite, notre fougue s’est fait remarquer. Il a entendu dire que même ce bâtard de Sagard était impressionné. Il y a de quoi être fier selon notre roi !
C’est assez étrange pour lui que Calixa soit désormais présente ainsi dans son esprit, mais elle lui a déjà donné beaucoup de force et lui donne l’impression qu’elle le protège en permanence.
La présence de Calixa nous envahit à notre tour et nous réchauffe tels des rayons de soleil, elle s’adresse à nous via notre esprit. Elle tente de s’habituer à cet étrange mode de vie qui est, certes, mieux que la mort.
Nous avons démontré notre engagement auprès de Levant et sommes digne de la confiance que le couple royal nous a accordé, nous faisons partie des champions du Royaume Héroïque à présent.
Aux mêmes moments à Monsoon,
La neutralité de la Mission Divine dans le conflit entre la Chambre Bleue et le Royaume Héroïque de Levant est visiblement en danger.
Soeran a découvert deux espions de Levant dans l’auberge de notre ville et les a incarcérés pour les questionner. Il aurait dû les relâchés ce matin, mais … ces derniers ont disparu. Même Elatt ne parvient pas à les localiser. Ce qui signifie que quelqu’un a dû les emmener dans le Marais et nous les cache.
Le groupe de guerriers du Collectif de la Chambre Bleue, qui logeait également à l’auberge cette nuit-là, est également parti sans laisser de trace. Le cardinal craint que la guerre ait fini par atteindre Monsoon. Nous devons trouver ces espions et ces guerriers avant que quelque chose de tragique ne se produise.
Fermement résolue à ce que la paix soit déclarée sans incident, Oliele Aberdeen s’affaire à coordonner tout le monde pour préparer les négociations. Elle n’a surement rien remarqué de suspect la nuit dernière.
La neutralité de la Mission Divine dans le conflit entre la Chambre Bleue et le Royaume Héroïque de Levant est visiblement en danger.
Contrairement à Galira la paladine, qui a aperçu le garde du corps de Damian Lockwell déplacer les deux agents de Levant prisonniers, et bien que personne d’autre n’ait vu où ils allaient, le garde du corps est rentré nettoyer des traces marécageuses de son armure le lendemain.
Le garde en question n’a pas l’air serein. Et il ne nie pas longtemps les faits, craignant de connaitre le sort que réserve un champion de la Mission Divine aux menteurs.
Lockwell a fait transférer les prisonniers dans sa cave secrète, située dans la vieille ville en ruine au sud du Marais.
Damian Lockwell nous assure que les agents levantins sont partis ce matin et qu’il n’a pas la moindre idée d’où ils se trouvent. Nous savons pertinemment qu’il s’agit d’un mensonge.
Une accusation absurde, selon ses dires. Il les a simplement relâchés ! Ce n’est pas sa faute s’ils ont instantanément été capturés par la Chambre Bleue.
Vu la tournure de notre dernière conversation avec lui à propos de l’emprisonnement d’Oliele, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il nous accueille à bras ouverts de toute façon.
Dans la cave inondée des ruines, nous secourons les agents de Levant, sur le point d’être torturés par les hommes de Sagard Battleborn pour obtenir des informations. Lockwell devait donc traiter avec lui. En remerciement, les deux hommes nous indiquent le moyen d’atteindre la ville de Levant en passant par les tunnels souterrains en dessous de la cité, au cas où nous aurions besoin de nous y rendre discrètement.
Voilà pourquoi le cardinal Bourlamaque nous a parlé de notre impartialité en péril : Lockwell qui arrête des agents levantins pour les fournir à Sagard afin de leur soutirer des informations, voilà de quoi réduire en cendres notre chance d’arbitrer les négociations !
Le cardinal et nous même ressentons la colère d’Elatt vis-à-vis de cet incident. La neutralité de Monsoon n’est plus avérée. La paix doit donc être déclarée au plus vite, c’est notre plus grande priorité.
Des messagers ont déjà été envoyés à Levant mais il faut convaincre les maîtres de la Chambre Bleue en commençant par Rissa Aberdeen. Elle continue de nous tenir en haute estime, nous sommes la personne la mieux placée pour lui parler.
Allons-y sans attendre, plus nous attendons et plus la situation empire.
Rissa est heureuse de nous voir, cela fait si longtemps. Elle pense encore à sa fille.
Elatt demande la fin de la guerre et veut que les représentants de la Chambre viennent à Monsoon négocier les accords de paix.
Rissa aimerait pouvoir garantir leur présence, sincèrement, mais Levant a pillé et brûler tant de terres et de villes… les tribus demandent vengeance et n’écouteront rien sans quelque chose de concret pour les convaincre. Mettre fin à la guerre demanderait un effort monumental. Elle ne sait pas quoi faire, à moins de les dédommager en conséquence.
Il nous faut pourtant trouver un moyen ! Nous proposons d’offrir la somme, de quoi payer les dégâts causés par Levant et apaiser leur colère.
Rissa accepte et va faire le nécessaire.
Il reste néanmoins à convaincre Gabriella Sullivan, la maitresse de la chasse, et Sagard Battleborn, le maitre de la Chambre de Berg. Rissa Aberdeen ne peut s’en occuper elle-même, Gabriella s’est visiblement distancée ces derniers temps et Sagard n’écoute que les personnes capables de se battre.
La première ne pourra pas dissuader tous les membres des tribus détruites, qui ne demandent qu’à rejoindre les rangs en soif de vengeance.
Devons-nous leur rappeler que le sacrifice d’Elatt est la seule raison pour laquelle le Fléau ne nous a pas tous massacrés ? Nous sommes avant tout une famille, et la guerre et la mort ne correspondent pas à la Chambre Bleue. Cela devrait suffire à leur rappeler leur devoir envers Elatt et la Chambre. Gabriella a intérêt de tout faire pour que cela fonctionne.
Ayons confiance, elle fera sa part.
Et voilà le second, Sagard Battleborn. Pas la peine de discuter avec cet homme, rien ne pourrait le faire changer d’avis, surtout en ce qui concerne une guerre qu’ils sont sur le point de gagner.
Venons-en directement aux menaces.
Suite à un combat laborieux mais victorieux, Sagard enverra un message à ses guerriers pour demander le repli de ses armées. Nous avons sa parole.
Voyons voir comment les négociations se déroulent du côté de Levant, si les monarques ont répondu favorablement à la demande d’Elatt.
En arrivant à Abrassar, des réfugiés se trouvent à proximité de l’oasis à l’entrée du désert : Jaimon le mercenaire, le tailleur Smooth, Suul et Styx le roublard.
Smooth nous interpelle, soulagé de voir arriver la Mission Divine ! Un coup d’état est en cours à Levant, l’armée a pris le contrôle de la ville et assiège le palais en ce moment même !
Tous les accès sont bloqués. Ils ont pu s’échapper par le passage souterrain qui contient une voie menant au palais, mais ce chemin nécessite une clé. La plupart des soldats doivent en posséder un exemplaire.
Levant est également touché par une horrible famine, tout le monde meurt de faim et serait prêt à tout pour un peu de nourriture.
Sur le chemin qui mène à la ville, un homme est enfermé dans les prisons des Ruches géantes du désert. Le prénommé Zagis nous demande de l’aider à s’enfuir d’ici en échange de ce qui nous intéresse, la clé qui ouvre le passage du palais.
Il se défend comme quoi il est juste quelqu’un qui se soucie du destin des tribus du Vieux Levant et que c’est pour cette raison que « les rats du Royaume Héroïque » l’ont emprisonné ici. (« Rats », il se serait bien entendu avec Sagard celui-là).
Pourquoi libérerions-nous un criminel ? Même s’il préfère se dire « résistant » car ça lui correspond beaucoup mieux.
Nous pourrions l’aider à s’échapper, le Vieux Levant nous serait redevable et pourrait nous apporter richesse et pouvoir le jour où ils se retrouvaient à la tête d’Abrassar.
Mais il est hors de question pour nous, champion de la Mission Divine, de délivrer un malfrat !
Zagis nous somme de partir dans ce cas, qu’il puisse faire face à son destin avec dignité.
Les gardes appliquent la loi martiale devant les portes de Levant et condamnent l’accès à quiconque. L’accès des bas quartiers est également bloqué par un certain Markus. Ce n’est qu’un mercenaire, pas un soldat, mais il ne peut quand même pas nous laisser passer.
Direction les souterrains.
Nous parvenons à pénétrer dans la ville, complétement désertée par ses habitants, et à esquiver les gardes. Mais l’accès au palais reste infranchissable.
C’était sans compter sur la famine. Un garde accepte de nous échanger un double de la clé du passage contre des rations de nourriture.
Une fois à l’intérieur, la salle du trône est déjà le funeste théâtre de ce coup d’état : la reine Calixa git à terre, son époux le roi Simeon est auprès d’elle, tenu en joug par Cyrene et Yzan Argenson, surpris de nous voir ici.
Ils rejettent la « demande » de paix d’Elatt, qui n’a pas la moindre idée de la souffrance que leur a infligée la Chambre Bleue. Ils ne déclareront la paix que lorsqu’ils seront prêts et satisfaits. En attendant, Cyrene contrôle le royaume, en tant que nouvelle reine de Levant !
Elle renchérit en pointant Simeon et Calixa : ils ont vaincu leurs tyrans, ceux-là même qui étaient prêts à faire la paix avec leurs ennemis, après le massacre de tant de leurs soldats. Elle ne peut laisser cela se produire sans agir. Trop de vies ont été sacrifiées pour que les choses se terminent en paix. Calixa se meurt d’un poison incurable et Simeon est brisé. Elle le mettra devant le peloton d’exécution elle-même.
Une seconde… C’est elle ! La femme au bouclier dans le dos ! C’est elle qui a assassiné Zephyrien avec cette balle empoisonnée !
Cela n’avait rien de personnel soi-disant. Le Vieux Levant voulait leur prendre Abrassar et la Chambre Bleue aurait sans aucun doute accepté leurs demandes. Le Royaume Héroïque et ses idéaux auraient été détruits. Sirocco refusait de les aider à moins que Zephyrien ne meure et qu’ils n’héritent de la moitié des terres que Levant aurait acquises pendant la guerre. Une vie en échange de la vie de son peuple entier.
Au nom d’Elatt, qu’a-t-il fait pour mériter une mort si cruelle !
Cyrene l’ignore et s’en moque. Les raisons de Sirocco ne la concernent pas. Quoi qu’il en soit, Elatt n’a aucun pouvoir ici. Cyrene nous offre l’occasion de partir ou de rejoindre Simeon devant le peloton d’exécution.
Yzan va vraiment laisser ceci se produire ? Lui qui croyait tant aux idéaux de Levant…
C’est toujours le cas. Il affirme que c’est Simeon et Calixa qui les ont perdus de vue. La Chambre Bleue a tenté de les affamer ! Sagard Battleborn a ignoré les méthodes du Collectif et n’a pris aucun prisonnier ! Les vies de son peuple étaient menacées et ils n’ont fait que se défendre.
Rappelons-lui que Levant a attaqué en premier ! Ils ont attaqué Berg et tué l’un de nos champions ! Ils ont déclenché ce désastre ! Même s’il s’agissait d’empêcher le Vieux Levant de prendre le contrôle de la région toute entière, même si ce n’était qu’un groupe isolé dont leur royaume entier paye le prix des actions.
La Chambre Bleue est en position de force mais Elatt ne joue pas aux favoris, nous veillerons à ce que la Chambre ne profite pas de Levant. Il ne doit pas oublier que nous avons nous aussi souffert durant toute notre vie par leur faute, par leurs lois. Yzan a quitté Cierzo car la tribu lui attribuait les erreurs de Roland, mais il fait la même chose avec les souverains et cette satanée guerre civile !
Le régicide, la trahison et la répression violente de ses citoyens les plus pauvres sont-ils les véritables idéaux de Levant ?
Yzan doit ouvrir les yeux. Placer le peuple face à un ennemi imbattable ... la paix est leur seule chance de survie.
Malgré cela, il est prêt à prendre le risque. Faire la paix avec la Chambre reviendrait à se rendre, c’est au-dessus de ses forces, après tout ce qu’ils leur ont fait subir, ce qu’ils les ont poussés à commettre. Ce que nous demandons les dépasse.
Levant est son foyer, il ne le laissera pas être détruit et se battra jusqu’à la mort pour le sauver. S’il doit nous tuer, qu’il en soit ainsi !
Soit.
Adieu vieil ami.
À regret, Yzan est exécuté, de même que Cyrene.
Le roi Simeon se tient près de son épouse, constatant sa tragique vulnérabilité sans la protection de sa femme, secouru avec embarras, lui et son royaume, par un agent d’Elatt.
Ses blessures sont superficielles. Mais Calixa elle, a reçu une balle empoisonnée de Corruption. Les méthodes de Cyrene...
La rage d’Elatt déferle en nous avant de s’apaiser. Il ordonne au souverain d’emmener Calixa sur le champ à Monsoon. En acceptant la paix, le dieu s’assurera qu’elle survive. En attendant, il utilisera ce qu’il peut d’énergie pour la maintenir en vie.
Pas de temps à perdre !
Dialogue de paix
C’est au temple d’Elatt, à Monsoon, que se déroulent les négociations de paix.
Arbitrés par le cardinal Bourlamaque, Sagard Battleborn, Rissa Aberdeen le roi Simeon et la reine Calixa, blessée à mort, sont réunis.
Les dirigeants respectifs des deux camps commencent à se quereller, mais Elatt est là en personne pour les reprendre. Trop de sang a coulé, il est temps de trouver un accord pacifique en adultes.
Les monarques de Levant ont entendu dire que la négociation de cette paix divise le Collectif, et bien que Rissa leur assure que la minorité qui refuse la paix sera punie si elle enfreint le traité, cela ne rassure pas Calixa.
Toute faction opposée à la paix, même minuscule, pourrait facilement relancer le conflit.
Rissa demande alors des réparations pour les villages détruits, ainsi que la moitié des réserves d’armes à feu levantines et le savoir nécessaire pour en fabriquer d’avantage, pour établir une égalité militaire afin de réduire les risques de conflits futurs.
Mais Levant a besoin de ses armes contre les bêtes d’Abrassar, et redoute aussi d’armer la Chambre Bleue sachant que son peuple pourrait vouloir se venger. La bonne foi de leur ennemi est difficile à croire.
Cependant, leur royaume doit être reconstruit. Leurs ressources alimentaires et militaires sont ravagées et épuisées, Levant est à la limite de l’effondrement. Calixa a besoin de savoir que son royaume sera entre de bonnes mains, même après sa mort. Rissa propose donc la fourniture du surplus céréalier de la Chambre au plus vite comme échange équitable.
Simeon réclame qu’Elatt fasse sa part du marché : sauver sa femme qui se meurt.
Selon les dires du dieu, Calixa a démontré une détermination incroyable ainsi qu’une immense dévotion aux besoins de son peuple, poursuivant le progrès et l’amélioration avec un zèle inégalé. Ce sont les traits dont Levant a besoin pour prospérer, mais ils sont également la clé qui permettra à Calixa de survivre à sa propre mort et de réaliser le rêve levantin, en devenant la nouvelle déesse de Levant. La reine a peur de comprendre…
Elatt nous révèle que le poison qui l’a infectée contenait le sang d’une bête du Fléau et sa Corruption persiste en elle. Bien que le poison lui-même ait été purifié, la Corruption l’emportera et la transformera en monstre. Pour survivre, il lui faut transcender son existence actuelle. Tout comme Elatt, elle doit devenir une pensée vivante et, une fois élevée au statut de déesse, mener son peuple vers la prospérité.
Cette solution drastique est la seule solution qui assurera la survie du Royaume Héroïque. Ceux qui s’y opposent doivent s’abstenir. Elatt refuse que cette paix soit déclarée seulement pour que Levant s’écroule peu après. Il est le dieu de la Chambre Bleue ; le nouveau statut de Calixa apportera l’équilibre à Aurai.
Il nous faut également comprendre qu’Elatt a lui-même ses limites. S’il reste le seul dieu dont l’humanité dispose, le Fléau ne sera jamais définitivement anéanti et nous ne ferons jamais plus que « survivre ».
Rissa connait sa place, elle ne peut contredire un dieu… mais elle prie Elatt de bien considérer l’impact de ses actions.
Tout ceci est soudain, mais c’est pour le bien de son peuple que Calixa accepte de sacrifier son humanité.
Ce n’est pas la paix qu’aurait voulue Simeon, mais c’est une paix qu’il peut accepter. Le collectif de la Chambre Bleue accepte lui aussi ces accords de paix.
Le pacte est scellé.
À cet instant, Elatt met l’assemblé en garde. L’ascension de Calixa doit démarrer sur le champ mais ce rituel amplifiera la présence d’Elatt en ce lieu, ce qui attirera le Fléau de tout le Marais. Dans sa folie, il ignorera même l’agonie causée par le cristal vigile et attaquera Monsoon. Il ne peut accomplir le rituel tout en repoussant le Fléau.
Les dirigeants rassemblent alors leurs troupes et se préparent au combat. Simeon s’adresse une dernière fois à sa femme, lui promettant de se battre pour deux pour qu’elle puisse renaître en toute sérénité.
Quant aux membres de la Mission Divine, Elatt a besoin d’eux près de l’autel du temple.
Calixa gît sur l’autel.
Le corps de la reine ne peut plus être sauvé. Son esprit en revanche...
Les clés du divin sont une volonté inébranlable face à une mort certaine alliée au pouvoir sans retenue d'une Ligne de Force canalisé dans un sort. Elatt compte rediriger le mana du Marais Béni et temporairement créer une nouvelle Ligne de Force sous Monsoon. Calixa devra quant à elle tenter de résister au sort qui essayera de la tuer et montrer la même discipline et force de volonté dont Elatt a lui-même fait preuve quand il a passé les portes du divin et transcendé son enveloppe charnelle.
Elatt a déjà songé aux conséquences catastrophiques que pourraient avoir un tel sort, la création d’un second Fléau sur le monde. C’est pour cela qu’il a besoin de tous les disciples, car nous sommes capables d’absorber et de détruire la Corruption. Sept personnes volontaires devront se joindre au rituel et plonger dans l’esprit de Calixa pour jouer le rôle de barrière humaine face à la Corruption libérée par l’ascension.
Malheureusement, cet acte a un prix.
Entreprendre ceci causera notre mort.
Si la Corruption ne nous tue pas immédiatement, elle le fera en quelques semaines, nous n'aurons pas plus d'un mois à vivre. Et Elatt ne peut nous forcer à sacrifier nos vies.
Mais les dévoués missionnaires, le cardinal, Ellinara et beaucoup d’autres se sacrifieraient sans hésitation pour éviter un nouveau Fléau !
Et nous aussi. Nous demandons à prendre la place d’Ellinara, ce qu’Elatt accepte après avoir confirmé que nous désirions vraiment faire face à notre perte, il nous reste encore tant d'années à vivre.
Notre choix est fait.
Concentré sur Calixa, nous ressentons le pouvoir divin du dieu nous emplir de chaleur. Puis, dans un instant de douleur, notre esprit est arraché à notre corps pour plonger dans celui de la reine.
Dans l’entre-deux monde.
Après avoir vaincu la Corruption, la paix est enfin là.
Le cardinal Bourlamaque nous remercie chaudement d’avoir rejoint la Mission Divine. Il ne se sent néanmoins pas très bien. La lumière de l’âme de Calixa repousse la majeure partie de la Corruption, mais il finira par être entièrement consumé. Comme nous tous. Sachons que c’était un plaisir pour lui de travailler à nos côtés.
Mathias guidera probablement la Mission Divine après lui, ou bien Alemmon. Il faudra du temps pour reremplir les rangs de nos disciples, et encore plus pour en trouver un qui mérite d’être cardinal.
Dehors apparait le champ de bataille qu’ont dû mener les autres pour protéger la ville contre les bêtes du Fléau. De nombreuses victimes jonchent le sol.
Les dirigeants des factions et autres grands combattants se sont réunis au pied des escaliers du temple.
Simeon n’oubliera jamais ce que nous avons fait pour lui et son épouse, nous aurons toujours une place à sa table. Rissa est contente de notre chemin parcouru et du nom que nous nous sommes fait au sein de la Mission Divine. Sagard Battleborn, lui, n’en revient pas, il refuse d’y croire ! Laisser Levant obtenir une déesse ! Il ne comprend pas comment Rissa a pu autoriser une chose pareille, car cet acte sonnera notre destruction…
C’est également le cas de Damian Lockwell, qui se demande pourquoi personne n’a retenu la leçon. Un dieu de plus… nos descendants seront les pions dans leurs machinations pour obtenir le pouvoir d’Aurai.
Enfin, Ellinara nous remercie.
La lumière de l’ascension agit comme un baume contre la Corruption, mais pas un remède. La Corruption nous consumera un peu plus chaque jour. Mais nous ferons bon usage du peu de temps qu’il nous reste, avant de reposer en paix et rejoindre nos ancêtres et nos amis avec fierté.
Nous avons dépassé tout ce que quiconque aurait pu attendre de nous.